Particules fines, microparticules de plastique, aujourd’hui la pollution la plus dangereuse est invisible. Pour ce qui est du plastique, on connaît les images des continents. Mais le plastique se retrouve aussi dans la neige, et ne se voit pas sur la carte postale d’une blancheur faussement propre.
La revue Sciences Advances publie une nouvelle étude sur la présence de microplastiques (moins de 5mm d’épaisseur) dans la neige de l’Arctique et des Alpes. Elle révèle que l’Arctique contient moins de microparticules que les Alpes, et les scientifiques concluent donc que ces microparticules sont déplacées par l’air sur de très longues distances.
Le plastique présent dans les océans se fragmente sous l’action des vagues des rayons ultraviolets et de l’humidité. Ces particules sont transportées par le vent et se figent dans les flocons, qui neigent à nouveau sur les massifs. De futures études détermineront si les lacs d’altitude contiennent ces microparticules.
Une étude menée dans les Pyrénées françaises en avril dernier montre que c’est déjà le cas. Ce sont 365 morceaux de plastique par mètre carrés qui apparaissent chaque jour. Ces microparticules proviennent de sacs plastiques, d’emballages, de vêtements ou encore d’objets à usage unique.

Au quotidien, nous ingérons du plastique, en le mangeant et surtout en le respirant. Une étude canadienne a montré qu’un individu absorbe environ 121 000 particules par an. Une autre de Vienne analysait les selles d’individus en Europe, Russie et au Japon et découvrant neuf variétés différentes de microparticules de plastique. Ces études ne se prononcent pas sur les risques sanitaires.
Le plastique fait désormais partie de l’environnement et va en devenir une composante essentielle avec lesquelles tous les êtres vivants devront apprendre à vivre. Nous n’en finissons pas de constater ce que nous savons déjà. Les scientifiques alertent, les citoyens s’offusquent, marchent, les politiciens promettent. Le temps passe et les modes de vie ne changent pas. Alerter, marcher, promettre ne suffit plus. Cela aussi, nous le savons déjà.