En pleine préparation de la Coupe du monde de football qui aura lieu en 2022, le Qatar emploie une écrasante majorité de travailleurs immigrés pour servir de main d’œuvre sur les chantiers (1,5 million de travailleurs étrangers pour 1,9 million d’habitants). En plus d’être soumis à des conditions de travail extrêmement précaires (retard dans le paiement des salaires déjà excessivement bas, confiscation des visas de sortie par les employeurs à cause du système « Kafala », exclusion juridique etc.), de nombreux ouvriers perdent la vie sur les chantiers à cause de défaillances cardiaques dues aux pics de chaleur.
Publié mercredi 27 septembre 2017, un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) dénonce les circonstances obscures qui entourent la mort de ces ouvriers, souvent à peine âgés d’une vingtaine d’années.
La chaleur, principale cause de décès sur les chantiers ?
Les formules très floues (« crises cardiaques » « insuffisances respiratoires ») et pour le moins laconiques qui figurent sur la plupart des certificats de décès ne permettent pas de déterminer précisément les raisons de la mort de centaines de travailleurs immigrés : parfois âgés d’à peine une vingtaine d’années, des problèmes respiratoires ou des crises cardiaques restent cependant peu probables… Ces formulations permettent également aux autorités qataris de ne pas intégrer ces décès dans les statistiques des accidents du travail : en 2016, le Qatar ne déclare « que » 35 morts parmi la main d’oeuvre étrangère.
Certaines organisations de défense des droits de l’Homme dont HRW suspectent ainsi les fortes températures (atteignant parfois 50°C), couplées aux cadences effrénées et à la déshydratation des travailleurs d’être à l’origine de ces décès. L’absence totale d’information donnée par le Qatar a fait réagir l’ensemble de la communauté de défense des droits humains qui pointe déjà du doigt l’attitude du Qatar face aux travailleurs immigrés depuis le début des chantiers, en 2012.
Human Right Watch fait pression sur la FIFA et les autorités qatari
Selon l’ONG Human Right Watch, il revient au Qatar d’adopter une législation plus protectrice des travailleurs immigrés et de renforcer la sécurité sur les chantiers. En effet, de nombreux certificats de décès font état de « défaillances respiratoires » ou de « crises cardiaques », sans investigations supplémentaires pour déterminer la cause du décès.
Ainsi, dans près de 3/4 de cas, la mort des ouvriers sur les chantiers résulte de circonstances inexpliquées… selon le rapport, les mesures actuelles ne permettent pas d’assurer la sécurité effective des travailleurs. HRW demande donc à la la FIFA de faire pression sur le Qatar pour obtenir des améliorations des conditions de travail de ces travailleurs.
Crédits : AMNESTY INTERNATIONAL / ADP
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