Lors d’une étude des chercheurs auraient fait inhaler du dioxyde d’azote durant plusieurs heures à 25 jeunes cobayes. Cette étude aurait été réalisée pour le Groupe Européen sur l’environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT) et financée par les plus gros constructeurs automobiles allemands.
Tests sur des singes et des humains
Le quotidien allemand « Stuttgarter Zeitung » a révélé dimanche un scandale concernant les trois plus grandes marques allemandes de constructeurs automobiles : Volkswagen, Daimler et BMW.
En effet, un organisme de recherche EUGT, financé par ces constructeurs aurait procédé à une étude scientifique mettant en avant les effets du dioxyde d’azote sur le corps humain.
D’après la publication, au sein d’un institut hospitalier dépendant de l’université d’Aix-la-Chapelle (ouest de l’Allemagne) mandaté par l’EUGT, 25 jeunes « en bonne santé », auraient inhalé pendant plusieurs heures des gaz d’échappement, à doses variées.
Les constructeurs sont ainsi soupçonnés d’avoir élaborés ces tests contenant des oxydes d’azote, afin de prouver « l’innocuité de ses moteurs » diesel. En effet, l’article précise que l’étude n’a pas déterminé « l’impact des gaz sur les personnes ».
L’EUGT, groupe européen sur l’environnement et la santé dans le secteur du transport fondé et financé par les trois groupes, aurait déjà parrainé des tests effectués sur des singes depuis 2014. A l’époque, les tests effectués sur le sol américain, avaient déjà pour but de défendre l’utilisation des moteurs diesel, suite à l’annonce de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) les désignant comme cancérigène.
Les scandales s’accumulent
En septembre 2015, Volkswagen reconnaissait avoir truqué ses analyses de moteurs diesel, sur plus de 11 millions de véhicules. Essuyant à peine ce scandale, ces accusations sur les tests effectués sur des singes et des êtres humains, relayées dans la presse, éclaboussent un peu plus le constructeur. Ces éléments risquent d’aggraver l’information judiciaire pour « tromperie aggravée » qui vise le groupe. Après la révélation, Volkswagen a indiqué prendre « ses distances avec toute forme de maltraitance animale ».
De son coté, Daimler, confirme au sein d’un communiqué qu’il condamne « fermement » l’étude et se dit « consterné par la mise en place et l’ampleur de ces tests » et souhaite lancer une enquête. « Nous nous distançons expressément de l’étude et de l’EUGT » a annoncé lundi le porte-parole du groupe.
Lundi, la ministre allemande de l’environnement, Barbara Hendricks, a quant à elle déclaré être « écœurée » de ces révélations sur les tests d’émissions concernant « les humains et les singes ».
« Il est bon, que les constructeurs allemands se soient distancés des tests et se soient excusés. Les dessous de ce scandale doivent être rapidement mis jour ».
Alors que les constructeurs tentent de prouver par tous les moyens que leurs véhicules ne « présentent aucun danger pour la santé de l’homme ou de l’animal », une étude publiée en 2017 par « Nature » évaluait à 38 000 le nombre de morts causés à l’échelle mondiale par les émissions de dioxyde.

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