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Hikikomori, ces jeunes qui s’enferment volontairement pendant plusieurs années pour fuir la société

Au Japon, ils sont près d’un million et de nombreux cas se déclarent dans d’autres pays tels que les Etats-Unis ou la France : les Hikikomori sont les jeunes qui vivent reclus dans leur chambre durant plusieurs mois voire plusieurs années. Cet isolement extrême est le résultat d’une société trop impitoyable et d’un lien social profondément […]

Au Japon, ils sont près d’un million et de nombreux cas se déclarent dans d’autres pays tels que les Etats-Unis ou la France : les Hikikomori sont les jeunes qui vivent reclus dans leur chambre durant plusieurs mois voire plusieurs années. Cet isolement extrême est le résultat d’une société trop impitoyable et d’un lien social profondément changé.

HIKIKOMORI

« Hikikomori » ou « retrait social » en japonais est un phénomène, pour ne pas dire une pathologie sociale, qui a fait une entrée fracassante dans le 21ème siècle. Si ce comportement a longtemps été ignoré à cause de la honte et de l’incompréhension qu’il occasionnait, il a commencé à être pris en charge et reconnu dans le début des années 2000.

Aujourd’hui, près d’un million de personnes, soit environ 1,2% de la population, est touché au Japon, ce qui risque d’avoir un sérieux impact social et économique sur le pays du Levant. Parallèlement, de plus en plus de cas sont relevés en Europe et aux Etats-Unis, de plus, le nombre de hikikomori est sans doute infiniment plus grand que ce que l’on croit. Certains spécialistes n’hésitent plus à considérer ce phénomène comme une épidémie.

Des années d’enfermement volontaire

Pas de retard mental ou de schizophrénie (cependant, ils sont souvent touchés par une pathologie psychiatrique consécutive de l’isolement), l’hikikomori se manifeste par un mode de vie en isolement complet ou quasi-complet d’une personne dans un endroit clos tel qu’une chambre : pas de travail, pas d’école, pas de vie sociale ou familiale – le hikikomori n’interagit que sous couvert d’une relation aseptisée via les écrans d’ordinateurs.

Malheureusement, les consultations se font tardivement, notamment de la part des parents qui se trouvent entre incompréhension totale et honte. Il peut également exister de la part de la famille une « tolérance, voire une indulgence vis-à-vis du jeune reclus, qui, lui, refuse souvent toute consultation médicale ». Certains hikikomori observés ont passé plus de 5 ans dans leur chambre sans aucun contact avec l’extérieur.

Invivable société

La question autour de ce phénomène est tout simplement : pourquoi ? Pourquoi ces jeunes s’enferment alors que le monde est fait d’opportunités et de découvertes ? Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’addiction aux jeux vidéo n’est pas directement responsable, elle n’est qu’une occupation qui permet d’éviter tout lien avec l’extérieur.

Plusieurs raisons ont été évoquées par les spécialistes : au Japon par exemple, la pression de la société est impitoyable et rejette ceux qui ne rentrent pas dans le rang à l’école ou au travail, l’arrivée des nouvelles technologies a également modifié profondément le lien social en faisant glisser un mode de vie communautaire vers une orientation plus individualiste. Ces jeunes, qui sont majoritairement des hommes, ne se retrouvent pas dans une société qui écrase les plus faibles et qui pèse de tout son poids sur les épaules de chacun d’entre nous. Ils se créent alors une bulle réconfortante, sans responsabilités aucune, où ils sont en tête à tête avec eux-mêmes et leurs écrans.

Mains tendues

De plus en plus d’associations au Japon se battent pour sortir ces jeunes de cette spirale infernale en les invitant à accepter les visites, à se rendre à des consultations extérieures ou au sein de centres spécialisés pour réapprendre à vivre et à accorder un tant soit peu de confiance en l’autre. Nombre d’ex-hikikomori disent s’en être sortis grâce à une des meilleures thérapies : la musique.

Si ce phénomène ne fait pas les unes de journaux, il est capital d’informer, de sensibiliser et d’éduquer les parents et les jeunes adultes à aborder de manière sereine une société excessivement violente et individualiste. Ce phénomène fait écho au concept de « blancheur » introduit par David Le Breton, soit l’envie de disparaître de notre personne, façonnée par une société abrupte.

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Diane Scaya

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