Comme chaque année, des militants se réunissent à Saint Jean aux Bois pour manifester en faveur de l’abolition de la chasse à courre. Mais cette année, ce rassemblement intervient peu après l’évènement du cerf abattu dans un jardin à Lacroix Saint Ouen.
Retour sur les faits
L’affaire survenue dans l’Oise le 21 octobre continue de susciter de vives réactions, et pour cause.
Publiée sur certains médias et réseaux sociaux, une image montre un homme qui enjambe le portail d’une propriété privée, afin de donner des coups de fouet à un cerf qui s’y était alors réfugié. En effet, il avait été traqué par un équipage de chasse à courre. L’homme finira par achever l’animal épuisé par deux tirs de fusil, avant que d’autres chasseurs viennent évacuer le cadavre. Les faits se sont déroulés devant des riverains et gendarmes. Mais cet incident n’est pas un cas isolé. « Les personnes vivant ou se baladant aux abords de la forêt voient régulièrement des cerfs se réfugier dans des jardins et se faire abattre » déclare Stéphane Mercier, membre du collectif Abolition de la vénerie aujourd’hui (AVA).

Outre la violation de la propriété privée, ce sont les pratiques moyenâgeuses déjà abolies dans de nombreux pays (Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne…) qui sont pointées du doigt. Pour rappel, la chasse à courre consiste à poursuivre un animal, à cheval et accompagné de chiens, jusqu’à ce que celui-ci soit épuisé et ensuite tué.
En France, quatre cents équipages pratiquent la chasse à courre dans soixante-dix départements et ce, deux jours par semaine durant la saison (soit du 15 septembre au 31 mars). Au total, cela représente 18 000 chasses par an. Deux à trois mille animaux sont ainsi tués dans le cadre de la chasse à courre chaque année, mais la différence dans cette affaire, ce sont les images et vidéos prises par le collectif AVA qui sont devenues virales.
Cette prise de conscience suscite donc la colère des associations de défense animale mais également de l’opinion publique.
Pour la punition et l’abolition de la vénerie
Pas moins de 400 militants du collectif AVA se sont réunis comme chaque année ce samedi 28 octobre à Saint Jean aux Boix, dans l’Oise, pour demander l’abolition de la chasse à courre.
La SPA, de son côté, a déposé une plainte au tribunal de grande instance de Compiègne le lundi 30 octobre, visant Alain Drach, le maitre d’équipage ayant abattu le cerf, pour « sévices graves et actes de cruauté », délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
Plusieurs pétitions ont également été lancées. La première, adressée au maire de Lacroix-Saint-Ouen, a recueilli 177 000 signatures. Une autre, issue de la Fondation 30 millions d’amis, appelle le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, à interdire une « pratique barbare et extrêmement cruelle pour les animaux ». Celle-ci a déjà réuni 96 173 signatures.

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