Un iceberg grand comme la ville de Manhattan s’est détaché d’un glacier au Groenland. Ce phénomène vient illustrer un dérèglement climatique toujours plus inquiétant.
Fonte des glaciers
C’est au Pôle Nord que les effets du réchauffement climatique sont les plus visibles. En 2016, la banquise a perdu près de 20 % de sa surface. En effet, pour 10 millions de km2 en 1950, elle n’atteignait que 5 millions de km2 l’année dernière.
Malheureusement, le réchauffement climatique et la fonte des glaciers créent un cercle vicieux, la glace faisant office de miroir lorsqu’elle rejoint l’océan, celui-ci absorbe les rayons du soleil. Ainsi en 2016, les températures en Arctique étaient de 20 degrés au-dessus des moyennes de saison jusqu’alors enregistrées.
Une équipe de chercheurs de l’université de New York s’est donc penchée sur la question, et a passé une décennie à observer et analyser les glaciers du Groenland. Des images du glacier d’Helheim ont ainsi été diffusées et nous montrent un morceau de plusieurs milliards de tonnes se détacher du glacier en trente minutes.
Laboratoire naturel
C’est donc un iceberg de 6 km de large, 800 m de profondeur, 1.6 km de long et pesant 10 milliards de tonnes qui a rejoint la mer. Bien que les fractures glacières soient fréquentes pendant l’été, ces images restent impressionnantes et rares, d’autant plus que cet iceberg ne représente que 3 % de la glace qu’apportera le Groenland à la mer en 2018 (soit 286 milliards de tonnes). En effet, la fonte de la calotte glacière du Groenland reste responsable de l’augmentation du niveau des océans à 25 % !

Au cours du 20e siècle, une augmentation flagrante du niveau de la mer a été détectée, augmentant de 4 cm entre 19993 et 2003, notamment à cause de la fonte des glaces. Mais la tendance s’accélère depuis ces dernières années. Ces détachements pourraient faire s’effondrer « le continent de glace ». Les chercheurs tentent donc de modéliser ce phénomène et souhaitent comprendre la hausse du niveau de la mer.
« La hausse mondiale du niveau des mers est à la fois indéniable et chargée de conséquences » a expliqué David Holland, professeur au Courant Institute Of Mathematical Sciences à New York, et responsable de la recherche.
« Savoir comment et de quelle façon les icebergs se détachent est important pour les simulations digitales afin de déterminer la hausse mondiale du niveau des mers (…) et de mieux prédire des changements climatiques à l’échelle mondiale » poursuit-il.
En 2020, certains prédisent qu’il n’y aura plus de glace en Arctique durant la période estivale. De leur côté, le GIE estime que le niveau des océans devrait augmenter de 60 cm d’ici 2100.