Après avoir fait exploser un feu d’artifice en 2017, Greenpeace est passé à l’offensive aérienne pour dénoncer la vulnérabilité de bâtiments chargés en radioactivité à travers une action symbolique. L’ONG a envoyé s’écraser un drone déguisé en Superman et un avion télécommandé sur la centrale du Bugey.
Dans son communiqué du mardi 3 juillet, Greenpeace annonce :
« Superman a survolé ce matin la centrale nucléaire du Bugey, à une trentaine de kilomètres de Lyon, avant de venir s’écraser contre le mur de la piscine d’entreposage de combustible usé, accolée au réacteur 2. Il s’agissait en réalité d’un drone à l’effigie du super héros, piloté par des militant-e-s de Greenpeace France qui l’ont volontairement conduit dans le mur. Quelque temps après, c’était au tour d’un avion radiocommandé de prendre le même chemin. Coup sur coup, deux intrusions symboliques très inquiétantes : elles démontrent une nouvelle fois l’extrême vulnérabilité de bâtiments lourdement chargés en radioactivité. »
A l’image de l’opération feu d’artifice menée en octobre 2017 dans la centrale de Cattenom en Moselle, le but de cette manœuvre aérienne est de démontrer l’insécurité des installations nucléaires.
En effet, les deux engins ont pu voler sans problème dans un espace aérien sensible jusqu’à venir s’écraser sur un mur renfermant des déchets radioactifs, tout cela sans être interceptés par le service de sécurité d’EDF. Si l’ONG a volontairement opté pour un petit matériel léger, elle veut prouver que les installations n’ont pas été conçues pour résister à des attaques extérieures.
Pour Greenpeace, « Quand ces bâtiments nucléaires ont été conçus, dans les années 1970, la menace extérieure n’a pas été prise en compte. Les piscines d’entreposage de combustible usé n’ont pas été dotées d’une enceinte de confinement robuste. Contrairement, à ce qu’EDF tente de faire croire, ses installations n’ont pas été conçues pour résister à une chute d’avion de type gros porteur. »
Avec cette nouvelle action coup de poing, Greenpeace veut alerter l’opinion publique sur les enjeux de sûreté nucléaire. La France est le pays au monde ayant le plus de centrales nucléaires. FranceInfo rapporte qu’EDF a décidé de porter plainte. Un des deux drones aurait été récupéré et transmis aux gendarmes. EDF aurait lancée une alerte dès le début de l’opération à 6h20.
Pour Greenpeace, attaquer son action en justice ne résoudra pas le problème de fond. L’ONG exhorte EDF à effectuer de toute urgence « les travaux indispensables à la sécurisation de ses centrales, notamment par une bunkerisation des piscines d’entreposage de combustible usé qui permettrait de sécuriser ces installations. »