Alors que le 30 mars dernier le président américain annonçait qu’il prendrait position sur l’accord de paris d’ici fin mai, c’est désormais chose faite : Donald Trump a annoncé le retrait du pays de l’Accord. Pour rappel, les Etats-Unis avaient signé (tout comme 190 autres pays) l’Accord de Paris sur le climat fin 2015 en s’engageant à limiter les émissions de CO2 du pays notamment sur la « problématique charbon ».
Les grands patrons américains déçus
L’inquiétude face au retrait des accords avait touché les entreprises de diverses industries (notamment du charbon) qui avaient alors manifesté leur soutien aux textes dès le mois d’avril.
Aujourd’hui, les firmes de l’automobile et du pétrole ont réaffirmé leur soutien au texte et certaines entreprises souhaitent quitter le comité des conseillers du président. C’est le cas pour le groupe automobile Tesla ainsi que Disney. En effet, depuis jeudi 1er juin de nombreuses multinationales souhaitent exprimer leur déception et continuer leur combat en matière de climat. Ainsi Elon Musk, PDG du constructeur de voitures électriques Tesla et défenseur des énergies renouvelables, a annoncé qu’il quitté ses fonctions au sein du comité des conseillers du président. Le PDG de Tesla a twitté dans la foulée sa décision : « Je quitte le conseil du président. Le changement climatique est quelque chose de réel. Quitter (l’Accord de) Paris n’est pas bon pour l’Amérique et le monde ».
Toujours sur twitter, le PDG du groupe Disney, Bob Iger, a déclaré : « Par question de principes, j’ai donné ma démission du conseil du président à la suite du retrait de l’Accord de Paris ». De son côté, Lloyd Blankfein, directeur de la banque d’affaires Golden Sachs, a dénoncé « un recul pour l’environnement et pour la position de leadership des Etats-Unis dans le monde ». Par cette initiative, de nombreuses protestations voient le jour et le nouveau président perd le soutien des plus grandes entreprises de son pays. Le PDG de General Electric a condamné cette prise de décision : « je suis déçu par la décision prise aujourd’hui sur l’Accord de Paris. Le changement climatique est réel. L’industrie doit maintenant prendre la tête et ne plus dépendre du gouvernement ».
Ils continuent de défendre l’accord
Le groupement des plus grands patrons américains, Business Roundtable, n’a pas communiqué directement son avis sur cette décision mais a souligné les conséquences « potentiellement graves et étendues » du changement climatique. Même le secteur pétrolier désapprouve ce changement. ExxonMobil, société pétrolière et gazière internationale et cotée en bourse, maintient que cet accord était important pour relever le défi mondial de réduction d’émission.
Un pas en arrière pour le leadership américain dans le monde
Cette décision n’est pas du tout en faveur du président Trump, déjà très controversé, et les entreprises comptent bien lui faire savoir. Après des années de négociations les entreprises sont aujourd’hui prêtes pour le combat climatique tant dans un souci d’image que de rentabilité et orientent de plus en plus leur stratégie et modèle économique afin de délester le carbone.
Perte de soutien de la part des uns, perte de crédibilité chez les autres, le président des Etats-Unis va-t-il réagir face à cette vague de désapprobation.

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