Conjointement avec l’ONG de défense des homosexuels persécutés par leurs Etats, « Rainbow Railroad », le gouvernement canadien a mis en place un programme top secret pour extrader 31 homosexuels en leur accordant le statut de réfugié.
En avril, le journal d’investigation russe Novaïa Gazeta avait révélé l’effrayante purge perpétrée par le gouvernement tchétchène à l’encontre de la communauté LGBT. D’après les témoignages recueillis par le journal, les homosexuels arrêtés par les forces de police étaient déplacés dans des « prisons secrètes » aux allures de « camps de concentration » où ils étaient battus et torturés. Des révélations qui avaient suscité l’indignation internationale, tandis que la Russie continuait à faire la sourde oreille.

Malgré la mobilisation citoyenne et médiatique d’ampleur, les gouvernements et organisations internationales étaient restés largement inactifs face à cette atteinte aux droits humains fondamentaux. De plus, le géant russe semblant appuyer tacitement les violences de son protégé tchétchène, toute action de la communauté internationale semblait condamnée à l’échec.
Pourtant, il semblerait que le gouvernement canadien ait agi dans la plus grande discrétion pour venir au secours des homosexuels tchétchènes. C’est ce qu’a révélé l’ONG Rainbow Railroad, un organisme de défense de la communauté LGBT contre les violences étatiques créé en 2006. Le gouvernement canadien et l’ONG auraient mené une action conjointe pour permettre à une trentaine de Tchétchènes de trouver refuge au Canada.
Ainsi, Kimahli Powell, directeur exécutif de l’ONG, avait déclaré à l’antenne de la chaîne publique CBC : « Nous avons travaillé avec le gouvernement canadien à un programme qui a permis l’entrée de Tchétchènes LGBTQ dans le pays. » Cette affirmation avait d’ailleurs été implicitement confirmée par le premier ministre Justin Trudeau qui, interrogé sur le rôle du Canada quant à l’accueil des homosexuels tchétchènes, avait répondu :
« Le Canada continuera à défendre les droits et à protéger les personnes vulnérables dans le monde. »
Pour parvenir à l’expatriation des Tchétchènes persécutés, des représentants de Rainbow Railroad se seraient rendus en Russie pour rencontrer les victimes qui s’étaient réfugiées dans des maisons privées pour fuir les violences du gouvernement. Ils leur auraient alors proposé l’aide du gouvernement canadien, qui leur permettait d’obtenir un permis temporaire avant l’obtention de leur statut de réfugié.
C’est notamment la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui aurait joué un rôle majeur dans cette opération secrète. Le rendu public de celle-ci répond à un besoin de favoriser l’installation et l’intégration des réfugiés, avait souligné Kimahli Powell auprès du journal le Globe and Mail.
Crédits photos : Said Tsarnaev / Sputnik

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