Dire stop au gaspillage c’est possible avec de l’engagement et de l’organisation. De nombreux projets voient le jour, exemple avec l’initiative du « Chaînon Manquant ».
La réduction du gaspillage alimentaire en France
En France, le gaspillage représente chaque année 2,3 millions de tonnes dans la distribution, 1,6 millions de tonnes dans la restauration et 5,2 millions de tonnes dans les foyers. Au total cela représente 9 millions de tonnes par an, soit environ 137 kg par personne. Ces données de Global Gâchis ne prennent pas en compte les pertes liées à la production agricole, à la transformation ou encore celles liées au conditionnement, qui représentent également une grosse part perdue. Sur ces chiffres, l’ensemble des déchets ne sont pas évitables (les os, les épluchures etc.) mais une grande partie correspond encore malheureusement à des aliments qui pourraient être consommés.
Face à ce constat, en janvier 2015 une pétition lancée par Arash Derambarsh (élu LR de Courbevoie) contre le gaspillage alimentaire avait recueilli 200 000 signatures, démontrant ainsi une prise de conscience importante de la part de l’opinion publique face au sujet.

Le gouvernement a quant à lui réagi à cette problématique depuis plus d’un an avec une loi obligeant la grande distribution à distribuer ses invendus alimentaires, qu’elle jetait auparavant. Cette loi fut adoptée à l’unanimité par le sénat et l’Assemblée nationale le 3 février 2016 et on note depuis des avancées concrètes. En effet, des conventions entre les associations et les grandes surfaces sont mises en place mais également des sanctions en cas de refus des distributeurs. Ces changements font fleurir de nombreuses associations.
Le « Chaînon manquant » au gaspillage
Le maillon fort de la chaine face au gaspillage reste donc les associations qui agissent sur le terrain pour permettre la redistribution.
Valérie de Margerie présidente de l’association « Le Chaînon manquant », voulait que l’ensemble des acteurs de l’alimentation puisse s’organiser afin que le gaspillage alimentaire ne soit plus une fatalité. Et c’est chose faite ! La restauration, les petits commerçants, les traiteurs ou encore l’évènementiel font également partie de la stratégie de cette association. Celle-ci est née du constat que la récupération des denrées et le stockage nécessite du temps (et que souvent cela exclut beaucoup de produits devant être consommés dans les 24 heures par exemple) que les banques alimentaires seules ne peuvent prendre en mains.

Le rôle du Chaînon manquant est de récupérer les denrées alimentaires et de les redistribuer aux associations, le tout en circuit court et en flux tendu. Selon la nature des produits récupérés et leurs volumes ils contactent les associations pouvant être intéressées. Pour cela, l’association a besoin de connaitre ces différents partenaires et leurs besoins en amont. Ils collaborent avec une cinquantaine d’associations très différentes : « on a de tout, des grandes associations ou de toutes petites associations de quartier, des centres d’hébergements, des haltes sociales. Avec la crise économique, six millions de personnes sont en situation de précarité alimentaire : elles ont un toit mais pas forcément de quoi se nourrir » explique Valérie de Margerie. L’association a également mis en place des partenariats au sein d’évènement : elle est intervenue lors de la COP21 et récupère depuis déjà 3 ans de la nourriture à Roland Garros. Cette action avec le tournoi sportif a permis de redistribuer plus de 13 000 repas en 2016.
L’an dernier l’association a redistribué 150 000 repas. Aujourd’hui le Chaînon manquant, aidé par 120 bénévoles, est bien implanté à Paris et a également ouvert une antenne à Lyon. Lors d’une interview dans l’Info Antigaspi, la présidente du Chaînon manquant rappelait que « Il faut pouvoir encourager les actions citoyennes et les start up, c’est important pour répondre à l’ensemble de la problématique ». Cette initiative citoyenne met une fois de plus l’accent sur l’importance des mouvements actuels, qui répondent aux problématiques sociales et environnementales à leur échelle.
Sources : Le Figaro / Le Chaînon Manquant / L’info Antigaspi

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