A 5 jours des Présidentielles émerge un nouvelle proposition pour le mouvement grandissant d’abstentionnistes : donner sa voix à ceux qui ne peuvent pas voter.
Selon le recensement de l’INSEE en 2013, on estimerait à près de 3 millions les personnes de nationalité étrangère qui sont en âge de voter sur le sol français. A ce jour, seuls les membres de l’Union Européenne pourront exprimer leur voix, pour la première fois, lors des prochaines élections Municipales en 2020. Une mesure européenne avait pourtant été votée après le Traité de Maastricht en 1992 pour permettre le droit de vote des ressortissants de l’UE pour les élections locales dans le pays d’accueil. Il aura fallu près de 30 ans pour que ce droit soit décrété en France. Armonia, Italienne depuis 4 ans en France, se félicite de cette avancée et souhaiterait que « L’Europe aille plus loin dans l’harmonisation légale et administrative des pays fondateurs ».

Sur la question du droit de vote des étrangers, depuis longtemps le débat occupe le terrain médiatique. Mohammed, algérien, travaille en France depuis 11 ans. Il accepte ce qu’il considère comme un état de fait incontestable d’être un « citoyen non-votant. Cela ne m’empêche pas d’être présent dans la cité et acteur de la citoyenneté pour autant. » Engagé dans plusieurs causes citoyennes, il reconnaît une certaine frustration à ne pas pouvoir aller au bout de sa démarche : « je m’implique, je donne mon temps, mon énergie, mon argent, je suis solidaire pour des causes dont je n’ai pas donné de légitimité ».
« Je m’implique, je donne mon temps, mon énergie, mon argent, je suis solidaire pour des causes dont je n’ai pas donné de légitimité »
Alors que près de 40 % des Français sont encore indécis sur leur vote à 6 jours du scrutin, Alter-Votants est un collectif qui souhaite marier dans l’isoloir des étrangers exclus du droit de vote et des indécis ou abstentionnistes qui souhaitent détourner l’usage de leur voix pour faire bouger les lignes de la démocratie. L’objectif de cette initiative est de proposer une autre forme d’engagement par une nouvelle forme de procuration. L’idée peut sembler absolument décalée, mais elle résonne pour certains comme un moyen de faire avancer la société. Dans une période électorale où « la fin justifie les moyens », il n’est pas étonnant de croiser le chemin de propositions innovantes.


Oilid, 28 ans est un électeur français. Il ne souhaite pas s’exprimer au prochain scrutin : « je ne me retrouve pas aujourd’hui dans les représentants politiques. Lorsque je m’exprime dans les urnes, je suis ensuite continuellement déçu » L’option Alter-Votants est pour lui, enfant de parents ne possédant pas le droit de vote une option qu’il envisagerait pour offrir sa participation au scrutin. Au delà d’un simple échange de voix, cette initiative se souhaite créatrice de liens et de solidarité : échanger sur les notions de République, de Citoyenneté, de Démocratie pour donner son avis et proposer une alternative au fatalisme électoral.
Pour rencontrer son âme-soeur électorale, il vous suffit de remplir le formulaire proposé sur le site d’Alter-Votants qui vous mettra rapidement en relation avec la bonne personne. Ce sont aujourd’hui près de 90 binômes qui se sont créés. Un beau moyen de transformer l’engagement citoyen en créateur de lien. Il vous reste encore quelques jours pour trouver votre alter-ego des urnes ! Rendez-vous sur Alter-votants.

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