Après plusieurs mois de boycott au Maroc, le groupe Danone a annoncé une baisse de prix d’environ 10 % sur certaines briques de lait pasteurisé et le lancement d’un « format économique »
Des prix trop élevés
Alors que la genèse du boycott reste floue, le mouvement « Ne fais pas mal à ma poche », né au Maroc, a impacté la société Danone. En effet, le boycott a pris une ampleur telle que les commerçants et restaurateurs hésitent à acheter les produits Danone, de peur de ne pas pouvoir les vendre.
Cette action, qui touche la quasi-totalité des villes du pays, s’inscrit dans la continuité des mouvements sociaux provoqués par la pauvreté présente depuis deux ans. Les personnes qui alimentent le boycott affirment qu’elles « n’arrêteront pas leur actions tant qu’elles n’auront pas obtenu la baisse des produits visés ».
Depuis le mois de mai, cette baisse de la demande fait diminuer très significativement la collecte de lait de la centrale Danone auprès de 120 000 éleveurs.
« Ce mouvement pourrait avoir un impact négatif sur l’investissement national et étranger et par conséquent sur l’économie nationale », affirme le gouvernement Marocain. En effet, les agriculteurs qui livrent Danone auraient perdu un tiers de leur revenu.

« Un boycott entendu »
Face à la baisse de chiffre d’affaires dans le pays, le PDG du groupe Danone, Emmanuel Faber, a annoncé ce mercredi une baisse de prix.
« Il n’y a aucune explication rationnelle du boycott et plutôt que d’essayer de le comprendre, on a essayé de l’entendre avec cette consultation : on a entendu qu’il y a des gens en difficulté financière, il y a une question de pouvoir d’achat » a expliqué le directeur général de centrale Danone lors d’une conférence de presse.
Ainsi, disant vouloir « être à l’écoute des consommateurs », Danone va baisser le prix de lait de 470 ml de 3.5 à 3.2 dirhams (0.32 à 0.29 euros) soit un « prix coûtant ». Un nouveau format de 470 ml de lait écrémé à 2.5 dh est également prévu.
Par ailleurs, le groupe avait décidé depuis le mois de mai de ne pas renouveler les contrats de 886 intérimaires et de réduire de 30 % son approvisionnement en lait auprès de ses quelques 120 000 éleveurs locaux sous contrat.