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Grâce à la mobilisation, 4 millions d’hectares de la forêt amazonienne vont être épargnés !

Le 23 août, le président du Brésil, Michel Temer, signait un décret autorisant l’exploitation minière d’une réserve dans la forêt amazonienne, un décret qui aurait eu des conséquences irréparables sur la biodiversité de la zone, couvrant une surface de plus de 4 millions d’hectares. Seulement, retournement de situation : le mardi 26 septembre, le gouvernement est […]

Le 23 août, le président du Brésil, Michel Temer, signait un décret autorisant l’exploitation minière d’une réserve dans la forêt amazonienne, un décret qui aurait eu des conséquences irréparables sur la biodiversité de la zone, couvrant une surface de plus de 4 millions d’hectares. Seulement, retournement de situation : le mardi 26 septembre, le gouvernement est revenu sur cette décision, rétablissant « les conditions de la zone, conformes au document qui a créé la réserve en 1984 », selon un communiqué du ministère des Mines et de l’Énergie.

La Renca : riche biodiversité et ressources convoitées

Plus grande que la Suisse, la Renca (Réserve nationale de cuivre et associés) est très riche en gisements d’or, d’aluminium, de fer et de manganèse. Ces gisements étaient jusqu’alors inexploités en vertu du statut de zone naturelle protégée dont bénéficiait cette portion de forêt amazonienne à cheval entre les régions de l’Amapa et du Para.

Neuf zones protégées sont concentrées dans cette réserve qui abrite également les territoires de tribus indiennes : les Aparai, les Wayana et les Wajapi. L’octroi de l’autorisation d’exploitation de la zone s’accompagnait également de l’arrêt des cessions de titres de propriété aux Indiens et de la diminution d’autres réserves naturelles selon france24. On sait aussi les risques environnementaux qu’entraîne l’exploitation minière d’une zone : pollution de l’air, des sols et de l’eau, déforestation, incendies.

Des activités minières illégales dans la Renca

Des réactions nombreuses, déterminées, et efficaces

Les réactions d’associations de protection de l’environnement (WWF, Greenpeace) comme des personnalités politiques ne se sont pas fait attendre lorsque le président Michel Temer a décidé le 23 août d’autoriser l’exploitation de la zone. Il s’agissait selon lui, sur fond de crise économique, de dynamiser l’industrie minière brésilienne (de dynamiter une Amazonie déjà matraquée par la déforestation par la même occasion), mais on imagine également sans peine les pressions de l’agro-business, lobby très puissant dans le pays.

Sur les réseaux sociaux se sont mis à circuler des hashtags comme #SOSamazonia ou encore #todospelaamazonia. Au niveau politique, le sénateur Randolfe Rodrigues, du parti de gauche Rede, a exprimé son intention de saisir la justice contre ce qu’il qualifiait de « pire attaque contre l’Amazonie ces cinquante dernières années ». Des personnalités influentes comme le top model Gisèle Bundchen ou Leonardo DiCaprio se sont exprimées, condamnant le décret et appelant à réagir contre cette décision de Michel Temer. Des manifestations de protestations avaient été organisées. « C’est une tragédie annoncée qui peut entraîner la déforestation et la pollution des fleuves », avait alerté Mauricio Voidovic, directeur exécutif de WWF au Brésil.

Devant l’avalanche des protestations, émanant de toutes parts, et sur l’injonction du tribunal fédéral de Brasilia, la justice avait finalement décidé de suspendre le décret, le 30 août, tant pour des raisons environnementales que constitutionnelles. Michel Temer avait entamé un recours contre cette suspension.

Crédits : BRUT

Victoire !

Il y a quelques jours, le gouvernement brésilien a tout de même décidé de faire marche arrière à propos du décret et semble avoir abandonné le projet d’exploitation de la zone. « L’annulation du décret montre (…) qu’aucun gouvernement n’est absolument à l’abri de la pression publique », se félicite Marcio Astrini, coordinateur des politiques publiques de Greenpeace Brésil.

Toutefois, le débat est loin d’être clos, comme le montre le communiqué du ministère des Mines et de l’Énergie cité plus haut. Il y est en effet stipulé que « le débat sur le sujet doit être repris ultérieurement et doit être étendu à plus de personnes de la manière la plus démocratique possible ». Au moins s’esquisse la perspective d’un débat public dans lequel les populations indiennes, ainsi que les sympathisants et concernés par cette cause, pourront s’exprimer et protester.

Crédits photo couverture : ANDRE DUSEK / ESTADAO CONTEUDO / AGÊNCIA ESTADO (AFPForum)

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