700 villageois de la région du Kerala ont retroussé leur manche afin de nettoyer la rivière Kuttemperoor, déclarée morte écologiquement. 70 jours plus tard, c’est avec joie que la rivière a repris son rythme.
Etouffée par les déchets
Cela faisait déjà une vingtaine d’année que la rivière Kuttemperoor dans le Sud du Kerala se mourrait, étouffée sous le poids des sables industriels et des déchets. Les poissons et toute vie aquatique avaient disparu, le courant de la rivière avec eux. Après avoir alerté les autorités sans retour, un groupe de 700 villageois, dont la plupart sont des femmes, a décidé de se lancer dans le nettoyage complet de la rivière en bravant la saleté, la toxicité et les nombreuses maladies développées dans l’eau devenue stagnante.
Une détermination sans faille
Une des travailleuses, P. Geetha explique avoir été victime, comme d’autres femmes, de maladies lors du travail de nettoyage. « Cela m’a coûté de contracter la dengue durant deux semaines, mais je suis retournée travailler dès que je suis sortie du lit ! » Entre les déchets industriels déversés illégalement et les déchets domestiques, la rivière Kuttemperoor était passée de 35 mètres de profondeur à 5 petits mètres. La pénurie d’eau et la qualité de vie aux alentours était devenues intenables. Budhannor Panchayat, l’une des initiatrices du projet explique :
« Lorsque la pénurie d’eau est devenue vraiment insoutenable, nous avons décidé de redonner vie à la rivière. Tout de suite, de nombreuses personnes ont tenté de nous décourager en expliquant que cela ne serait qu’une perte d’argent et d’énergie. Mais nous leur avons prouvé le contraire ! »
Des efforts largement récompensés
En effet, le nettoyage de la rivière avait pour but initial de consommer l’eau. Lui redonner vie semblait tout simplement hors de propos. La surprise des villageois fut de taille lorsque le cours de l’eau a doucement repris au bout du 45ème jour ! Aujourd’hui, les villageois espèrent que la vie viendra refaire son nid dans ce cours d’eau indispensable à l’économie locale et au bien-être des habitants.

L’un des ministres d’Etat, G. Sudhakaran, a été invité à un tour de bateau sur la rivière afin d’appuyer les propos des sauveurs de la rivière et surtout, de démontrer que rien n’était perdu ! « Cela nous montre que si la volonté est là, le résultat l’est aussi. Au-delà des tendances politiques, des leaders, des représentants officiels, tout le monde s’est réuni afin de faire de ce rêve, une réalité. Ils ont besoin d’une plus grande reconnaissance », explique le ministre.
Aujourd’hui, les villageois doivent trouver des solutions pour éviter la repollution de ces eaux qui reviennent doucement à la vie. La solution se doit d’être durable si elle se veut réellement efficace.
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