Le gouvernement va mobiliser 1,1 milliard d’euros sur cinq ans pour la conversion en agriculture biologique. Cette somme doit permettre d’atteindre l’objectif de 15 % de surface agricole utile en agriculture biologique dans le cadre du Programme Ambition Bio 2022.
Une somme à la hauteur des besoins
Actuellement, la France importe près de 30 % des produits bio qu’elle consomme. L’annonce du gouvernement vient répondre à l’appel de la FNAB, lors du Salon de l’Agriculture, qui l’alertait sur le trou de 800 millions d’euros jusqu’en 2020 pour être en cohérence avec l’objectif du programme Ambition bio 2022 : 15 % de surfaces agricoles utiles bio et 20% de produits labellisés bio en restauration collective publique. La concertation est lancée entre le gouvernement et l’ensemble des acteurs concernés pour établir le projet Ambition Bio 2022 qui sera présenté dans la première quinzaine de juin.
Pour la FNAB, si les chiffres annoncés sont à la hauteur des besoins et des ambitions, la Fédération s’interroge cependant sur les modalités opérationnelles qui permettront de financer ce soutien. En effet, le gouvernement prévoit de mobiliser 630 millions d’euros de fonds Faeder, des aides européennes du second pilier de la politique agricole commune (PAC), 200 millions d’euros de crédits d’Etat et d’autres financements publics issus des agences de l’eau, estimés entre 170 et 200 millions d’euros. La FNAB souhaite savoir si ce montant de 630 millions d’euros correspond bien au transfert effectué en juillet dernier entre les piliers 1 et 2 de la PAC, ou s’il s’agit d’un autre transfert. Selon Le Monde, le gouvernement tablerait également sur la négociation de la prochaine PAC, qui débutera en 2020, pour compléter l’enveloppe.
Suppression des aides au maintien toujours d’actualité
Si on peut se réjouir de ce renforcement sur le soutien à la conversion, la suppression de l’aide au maintien annoncée en 2017 est toujours valable. La FNAB attire l’attention sur les 2,5 milliards d’euros dépensés chaque année « pour soutenir des pratiques agricoles qui font peser sur la collectivité leurs coûts sanitaire, économique et environnemental. »
Stéphanie Pageot, présidente de la FNAB, met l’accent sur l’importance d’une cohérence gouvernementale pour viabiliser le changement de modèle agricole. Les yeux se tournent à présent vers la redéfinition de la prochaine PAC, porteuse de nombreux enjeux pour une transition réussie.

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