Derrière ce titre quelque peu réducteur et un montage « à l’américaine » se cache un documentaire pourtant très méticuleux et très bien documenté sur l’établissement bancaire et financier Goldman Sachs. Diffusé sur ARTE il y a quelques années, ce documentaire raconte comment « l’empire » Goldman Sachs s’est affranchi d’un certain nombre de règles morales et éthiques dans l’unique but de maximiser ses profits. Jérôme Fritel, grand reporter chez ARTE et Marc Roche, journaliste au Monde ont ainsi mené l’enquête pour mettre à jour les pratiques de ce monstre de la finance : entre témoignages accablants des anciens salariés de Goldman Sachs et révélations sur les plus hautes sphères du pouvoir américain, ce véritable « thriller » à l’américaine a tout pour nous faire froid dans le dos…
Goldman Sachs : l’incarnation des excès et des dérives de la spéculation financière
Bien plus qu’une simple banque, Goldman Sachs est aujourd’hui un véritable empire pesant plus de 700 milliards d’euros d’actifs, une somme qui représente plus de deux fois le budget global de la France. Cette banque d’investissement, créée dans les années 1860 par Marcus Goldman, a été au cœur de plusieurs scandales financiers depuis son inscription à la bourse de New-York en 1986. Lors du Krach boursier de 1929, Samuel Sachs, directeur de la banque de l’époque sera en effet interrogé par une commission d’enquête du Sénat américain pour les activités douteuses de Goldman Sachs Trading Corp., une filiale de Goldman Sachs.
Mais Goldman Sachs ne s’est pas arrêté là, et depuis quelques années déjà, cette banque surpuissante est devenue le symbole des excès et des dérives de la spéculation financière, de la finance de casino. Surnommé « The Firm », cet empire ne recule devant rien pour engranger toujours plus de profit. La banque, présente sur les cinq continents, a réussi à tisser l’un des réseaux d’influences les plus vastes et les plus puissants au monde. Selon Marc Roche, l’un des réalisateurs du documentaire :
« Goldman Sachs n’est pas une banque ordinaire, elle est la banque la plus puissante au monde et surtout elle est entourée d’un secret impénétrable (…) depuis 35 ans que je suis chroniqueur financier j’ai vu Goldman Sachs se transformer d’une banque aux transactions simples et transparentes en un mastodonte de la spéculation et des risques (…) les traders ont pris le pouvoir car ce sont eux qui rapportent le plus d’argent ».

Goldman Sachs, en partie responsable de l’ampleur de la crise de 2008
En 2007, avant l’éclatement de la bulle immobilière américaine et la crise des subprimes, l’économie américaine se pensait invincible. En quelque moi pourtant, plus de 7 millions d’Américains se retrouvent à la rue, faute de pouvoir rembourser leurs emprunts immobiliers. Goldman Sachs choisit alors de spéculer contre les ménages américains et sert uniquement les géants de l’économie (Facebook, BP), en se détournant des petits clients. William Cohan, ancien banquier à Wall Street raconte la politique de Goldman Sachs :
« Leurs salariés étaient les mieux payés et ces gens-là étaient là pour gagner… parce qu’il y a beaucoup d’argent en jeu… leur devise c’était ce n’est pas suffisant de réussir, il faut enfoncer les autres ».

En 2007, Goldman Sachs parie contre ses propres clients : après avoir réuni les investissements immobiliers les plus risqués, la banque finalise son nouveau produit ABACUS, qu’elle parviendra à faire noter AAA (la meilleure note, réservée aux investissements financiers les plus surs). La banque spécule alors à la baisse sur ses propres produits, vendus aux ménages américains ! Elle encaissera un véritable jackpot, réalisé sur les pertes de toutes les entités (banques et autres intermédiaires) qui ont acheté les titres ABACUS.
Après avoir brisé la confiance avec ses clients, l’histoire de la banque connaît un nouveau tournant et l’établissement se tourne définitivement vers les opérations opaques et une spéculation financière effrénée…

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