Oppositions à l’Assemblée
Dans la nuit du vendredi 14 septembre, les députés ont décidé de ne pas inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate pour 2021. Comme en mai, lors de la première lecture du texte, les débats ont été longs et passionnés.
Les amendements, défendus principalement par l’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho et par l’ensemble de la gauche ont été largement rejetés. L’amendement proposé par François-Michel Lambert, député LREM, a constitué le scrutin le plus serré avec un rejet par 42 voix contre 35.
À nouveau, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert s’est opposé aux amendements. Il a insisté sur la « méthode » du gouvernement, visant à « répondre à l’objectif présidentiel, mais surtout à la demande de la population ».
« Dès lors que vous êtes confiant dans la méthode qui est la vôtre, pourquoi refuser d’inscrire dans la loi ? », a interrogé le député PS Guillaume Garot, tandis qu’Alexis Corbière (LFI) a garanti à la majorité un « effet dévastateur ».
« Notre risque politique »
Bien que son interdiction ne figure pas dans la loi, la sortie du glyphosate — engagement de campagne d’Emmanuel Macron — a été actée. « Et si dans trois ans, ce n’est pas fait, les Français savent pour qui ne pas revoter. On prend notre risque politique », promet Florian Bachelier, député LREM.
Laurence Maillart-Méhaignerie, elle aussi députée LREM, a par ailleurs déclaré : « nous prendrons nos responsabilités en inscrivant cette interdiction dans la loi, si on ne devait constater aucun progrès, aucune bonne volonté, dans le monde agricole, ces prochains mois ».
Selon elle, des avancées ont été obtenues entre la première et la seconde lecture de la Loi agriculture et alimentation.
Pour cette « sortie du glyphosate », le gouvernement a établi un plan d’action comprenant « la création d’un centre de ressources, le renforcement des actions d’accompagnement, le suivi régulier des quantités vendues et utilisées en France » à destination des agriculteurs.
« Dorénavant, les renouvellements des autorisations de mise sur le marché de produits contenant du glyphosate, ne seront délivrées par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) que pour 3 ans maximum et ne seront pas reconduits pour les usages pour lesquels des alternatives existent déjà, soit plus de 80 % des surfaces » explique enfin Laurence Maillart-Méhaignerie.
Le projet de loi, adopté dans son ensemble par les députés, doit être présenté au Sénat le 25 septembre.