Après les collectivités qui n’ont plus le droit d’utiliser des produits phytopharmaceutiques, les particuliers devront y renoncer à partir de 2019.
Suite de l’affaire glyphosate
Alors que la licence de l’herbicide se termine le 15 décembre, une nouvelle autorisation de mise sur le marché devait être votée par les Etats membres de l’Union européenne le 25 octobre dernier. Cependant, les centres de recherches dont le CIRC (centre international de recherche sur le cancer), tiraient la sonnette d’alarme et avaient ainsi classé cette molécule (et deux autres pesticides) dans la catégorie 2A, soit celle des « cancérogènes probables ». Le vote n’étant pas concluant un comité d’appel est annoncé le 27 novembre.
Alors que les collectivités n’ont plus le droit d’utiliser des produits phytopharmaceutiques, les distributeurs agissent. Mercredi 15 novembre, le distributeur Auchan a décidé de retirer de ses rayons les produits phytosanitaires contenant des molécules de synthèse tels que le glyphosate. D’après le communiqué de presse de l’enseigne, il serait « le premier distributeur alimentaire » à faire cet engagement et souhaite « des produits de jardinage plus naturels et respectueux de l’environnement ». Le groupe devance ainsi la Loi Labbé, qui interdira leur utilisation par les particuliers au 1er janvier 2019.
Les collectivités ne doivent déjà plus utiliser ces produits depuis le 1er janvier 2017 au sein des espaces ouverts au public. Comment se sont-elles adaptées aux méthodes de désherbage plus respectueuses ?
Côté collectivités : des avantages pour tous
La municipalité de Versailles a engagé de nouvelles méthodes depuis 2009. « Nous sommes revenus à des méthodes ancestrales », souligne François de Mazières, le maire de Versailles. Par exemple, les agents de la ville couvrent de copeaux de bois les plates-bandes afin d’éviter les pousses d’herbes. Ils utilisent également des méthodes comme le regazonnement des trottoirs et des allées ou encore le désherbage thermique ou manuel. La commune a ainsi économisé 25 500 euros par an depuis l’arrêt des produits phytosanitaires, qu’elle utilisait à hauteur de 130 000 litres chaque année pour l’entretien des espaces verts. « C’était d’abord une question de santé, en particulier pour le personnel et pour éviter la contamination des nappes phréatiques », explique Mr Mazières. Le passage au « zéro phyto » s’est fait progressivement, pour se terminer par l’entretien des stades, « le plus compliqué à gérer » d’après le maire.
La ville de Paris a quant à elle supprimé tous les herbicides à base de glyphosate depuis 2015. Les produits les plus dangereux, dont l’atrazine, furent bannis des espaces verts publics dès 1995. Mme Komitès explique les pratiques mises en place :
« Gestion différenciée, paillage biodégradable (qui empêche la lumière de passer et donc la photosynthèse), compostage, choix de plantes adaptées au sol et au climat mais qui ne sont pas invasives, désherbage manuel et mécanique, écopâturage, broyat d’élagage placé au pied des murs et dans les cheminements… ».
Informer et communiquer
Au-delà des décisions politiques, la prise de conscience et le changement s’opèrent auprès des citoyens. Accepter que les espaces verts ne soient pas « impeccables » en expliquant la démarche aux habitants, cela les amènera à adopter des pratiques plus vertes dans leur propre jardin !

Pour commander notre Manifeste, cliquez sur l’image !