En France, la charcuterie commence à avoir la vie dure ! En effet, la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viande vient d’annoncer que la vente de charcuterie en grande surface a baissé de 4 % en 2017.
Chute libre
Cela fait environ 10 ans que la consommation de viande en France est en baisse régulière alors qu’elle augmente au niveau mondial, notamment dans les pays émergents. L’annonce de l’Organisation mondiale de la Santé en octobre 2015 a fait l’effet d’un pavé dans la mare de l’industrie carnée : la viande rouge a été classée comme « cancérogène probable pour l’Homme » et la viande transformée comme « cancérogène avéré ». Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, la consommation de viande a grimpé de plus d’1,5% entre 1960 et 1980 avant d’atteindre un pic historique en 1998 de 94kg de viandes consommées par habitant et par an. En 2014, ce chiffre est retombé à 86kg de viande par an et par habitant, soit 7% de moins.
Les courbes des membres de l’Union européenne sont très similaires. Si cette baisse globale est régulière, c’est la charcuterie qui a été percutée de plein fouet par une baisse de 4,4% des ventes en volume et 2,3% en valeur. Le président de la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viande s’inquiète de l’état de consommation de charcuterie au pays du jambon-beurre « C’est beaucoup et c’est un changement de tendance très fort ». Le jambon de Bayonne est particulièrement touché avec une baisse de près de 11% de ses ventes au profit de son voisin espagnol.
La charcuterie réellement boudée ou un appel à la responsabilisation des industriels ?
Les raisons de cette baisse peuvent être multiples, en effet, on observe que plus les pays se développent (en Europe), plus la consommation de viande baisse. Si certains défenseurs de la bidoche crient au vol de leur vedette par les plats préparés, ne serait-ce pas plutôt un accès élargi à de nouvelles protéines permettant de baisser la consommation de viande sans subir de carences ? Egalement, l’accès à l’information et sa rapidité de transmission permet à tout citoyen connecté d’avoir accès (volontairement ou non) aux images percutantes d’associations environnementales et protectrices des animaux telles que L214 ou PETA : les conditions cruelles subies par les animaux dans les abattoirs et lors du transport n’ont jamais été aussi exposées.
Les tendances végétariennes ou vegan sont aussi plus faciles à suivre grâce à de nouvelles gammes de produits et permettent d’éviter une pollution accrue de la planète, une consommation démesurée en eau et les problèmes de santé liés à la consommation de viande rouge et de charcuterie. Encore, est-ce que cette baisse significative dans un rayon qui admet une des plus grandes marges en magasin ne serait pas tout simplement un signal d’alarme de la part des consommateurs qui aimeraient manger de manière plus saine, plus éthique, plus responsable ? Quoi qu’il en soit, la multiplicité des facteurs de cette baisse encourage fortement les industriels du milieu à changer leur manière de produire la charcuterie et encourage les produits alternatifs à se développer encore un peu plus.

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