L’union fait la force, et le monde animal l’a bien compris. Grâce à l’observation minutieuse de la faune, la langue française foisonne de mots insolites et poétiques pour désigner ces regroupements d'animaux.
Si les termes troupeau et meute sont bien connus, la langue française fourmille de mots permettant de décrire des groupes d’animaux. Ces termes spécifiques aux espèces se veulent le reflet de leurs comportements sociaux et traits caractéristiques.
Ainsi, l’échouerie désigne un rassemblement de phoques ou d’otaries, sur une plage ou un rocher. Ce mot renvoie directement à leur habitude de se prélasser sur les berges afin de se réchauffer, se reproduire ou simplement se protéger des prédateurs marins.
Le banc de poissons a lui été usité pour représenter l’absence de hiérarchie entre ces animaux aquatiques. A l’inverse d’une meute, les sardines et les harengs se déplacent en agrégat, très regroupés. On parle aussi de bancs pour les méduses et les calamars.
Certains noms reflètent l’organisation sociale des animaux comme le parlement de hiboux et l’assemblée de babouins. Les attroupements de kangourous sont des foules, et les vipères, c’est bien connu, forment un nœud. Quant aux souris, on parle de nichée.
Mais c’est dans les airs que se trouvent les noms les plus poétiques. Les perdrix volent en compagnies tandis qu’on parle d’un nuage de sauterelles. Nous pouvons observer des volées de moineaux et d’hirondelles, et des nuées d’oiseaux, ou de papillons.
Certaines espèces ont leurs propres termes. Ainsi, on évoque une flamboyance de flamants roses, une définition à la hauteur de leur panache. Le mot le plus poétique est sans conteste attribué aux étourneaux. Lorsqu’ils volent en très grand nombre dans le ciel, en virevoltant comme s’ils ne faisaient qu’un, ils forment un murmure ou une murmuration. Il s’agit d’un anglicisme, tiré de l’expression « murmuration of starlings ».
Quant au terme « essaim », il nomme un regroupement important d’insectes d’une seule espèce, qui se déplacent en mouvement rapide et coordonné. On pense évidemment à l’essaim d’abeilles, mais aussi à celui de moustiques.
Les fourmis, elles, vivent en colonie, reflet de leur organisation sociale très structurée et efficace. On parle également de colonies pour les termites, les castors et les manchots empereurs, où chacun des individus dépend du comportement des autres pour survivre à des températures glaciales.
La coopération et la hiérarchie sous-tendent également les meutes de canidés, comme les loups et les chiens, et autres carnivores, comme les hyènes. La meute fonctionne comme une véritable famille.
On parle de « clan » ou « ligne matrilinéaire » pour les orques réunies par leurs liens familiaux. Le groupe familial des lions est appelé « fierté », à l’image du célèbre félin. Une fierté compte souvent moins d’une quinzaine de lions, mais il peut y en avoir jusqu’à 30.
A l’inverse, une harde n’est pas composée d’animaux de la même famille, mais de plusieurs femelles et de leurs petits, dirigés par une femelle dominante, ou parfois par un mâle. Les sangliers, cerfs, chevaux, chameaux et autres chamois vivent en harde. Elle leur permet de mieux se protéger face aux prédateurs, et se nourrir plus facilement.
A ne pas confondre avec une horde, qui désigne un groupe d’individus indisciplinés, voire violents.
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