Ce n’est pas un secret, les pays nordiques occupent la tête du peloton en matière d’éducation. Aujourd’hui, la Finlande se lance dans une restructuration profonde de son système éducatif et pourrait bien devenir le premier pays au monde à supprimer les matières scolaires.
Ces systèmes éducatifs qui fonctionnent
En matière d’enseignement, comme le confirme le dernier classement PISA publié en 2016 par l’OCDE, l’Estonie, la Finlande ou encore le Canada restent des exemples à suivre.
Prenant conscience que les systèmes éducatifs classiques ne sont plus adaptés, ces pays se tournent vers des techniques propres à l’épanouissement personnalisé de chaque élève. Le principe est que chaque individu a son propre potentiel, qui sera exploité seulement si on lui donne un environnement approprié, respectant sa personnalité, ses intérêts et son rythme. Ainsi, ces systèmes éducatifs ont en commun la valorisation et l’ajustement des trois structures : famille, école et ressources socioculturelles (activités créatives, culturelles). Ils ne mettent pas le seul « savoir » au cœur de l’éducation et valorisent les activités artistiques et physiques.
5ème (sur 70) du classement, la Finlande représente un exemple en termes de politique d’éducation nationale depuis plusieurs années, et ne compte pas s’arrêter là. Le système se base sur un apprentissage ludique et souhaite que ses enseignants soient des « leaders pédagogiques » afin de motiver et tirer vers le haut les élèves. Ainsi, les notes sont quasi inexistantes, les emplois du temps sont près d’un quart moins chargés qu’en France, et les élèves obtiennent des accompagnements personnalisés par des enseignants spécialisés en cas de « décrochage ». De plus, les professeurs, très valorisés socialement, travaillent en collaboration et jouissent d’une liberté afin d’adapter leurs cours, selon leur sujet et leur classe.
Avec 5,5 millions d’habitant, La Finlande fait donc de l’éducation une fierté nationale. « Chaque Finlandais a conscience que l’éducation est un élément-clé de notre indépendance. Ainsi, l’école n’est pas un sujet de clivage chez nous mais de rassemblement » explique la secrétaire d’Etat au ministère de l‘Education.
Aujourd’hui, le pays souhaite révolutionner le système scolaire en s’engageant « dans les programmes de réforme les plus radicaux jamais mis en place par un Etat-Nation ».
Un enseignement par sujet
En effet, la réforme que souhaite mettre en place la Finlande est une approche encore plus collaborative et transversale que celle actuelle. Le pays souhaite mettre fin au traditionnel « enseignement par matière » afin de se tourner vers « l’enseignement par sujet ». Pour le directeur du projet, Pasi Silander :
« Il est nécessaire de faire des changements dans l’éducation, qui soit utiles à l’industrie et à la société moderne tout en préparant les étudiants à la vie professionnelle ».
Pour le système éducatif, cela signifie la fin des éternelles « matières classiques » : maths ou littérature. Les cours seront portés autour d’un sujet et pourront traiter l’ensemble des domaines auxquels il touche. Par exemple, un cours sur l’Union européenne pourra donner lieu à de l’économie, de l’histoire, de la géographie ou encore des langues étrangères. Un cursus professionnel pourra quant à lui également pousser l’apprentissage de mathématique, ou de langue étrangère lors d’un cours de service en restauration.
Chaque sujet sera alors choisi pour sa pertinence et non plus car il correspond à un « programme » ou une « matière » obligatoire. Cela permettra de ne plus inclure de cours « superflus » au planning, tout en donnant les clés nécessaires aux élèves afin de travailler sur des cas concrets et pratiques ensemble.
La réforme est, pour le moment, testée dans certaines écoles d’Helsinki, la capitale du pays, mais les résultats des étudiants semblent encourageants. Une prouesse pour un système déjà reconnu comme l’un des plus performants du monde !
Pour l’heure, environ 70% des enseignants des écoles secondaires de la capitale ont été formés à cette nouvelle façon d’enseigner et la réforme devrait s’étendre à l’ensemble du pays d’ici 2020.

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