Détrônant la Norvège, la Finlande a été classée pays le plus heureux au monde par un rapport des Nations unies. Si les pays nordiques tiennent encore le peloton de tête sur les quelques 156 pays classés, les grandes puissances économiques comme les Etats-Unis (18^ème) ou la Chine (86^ème) régressent. Sans surprise, les pays d’Afrique tiraillés par les guerres et les famines ferment le classement…

Chaque année, l’Organisation des nations unies publie son World Happiness Report pour dresser un état des lieux du bonheur dans le monde. S’il semble a priori difficile voire impossible d’évaluer le bonheur à partir de données essentiellement quantitatives, ce rapport permet a minima d’avoir un aperçu des dispositifs plus ou moins efficaces mis en place par les pays pour fournir à leurs citoyens les conditions de possibilité matérielles du bien-être.

Ainsi, entre autres variables, les auteurs du rapport évaluent les revenus des habitants, l’espérance de vie, les aides sociales, la liberté, la confiance, la bonne gouvernance ou encore la générosité. Les données « qualitatives » étudiées proviennent de sondages menés par l’institut Gallup et basés sur des auto-évaluations de bien-être et des tests sur la perception de la corruption, la générosité la liberté. La particularité du rapport cette année est de prendre en compte le bonheur des immigrés, à la fois interne (au sein d’un même territoire) et international (de pays à pays).

Cette année ne déroge pas à la règle, le top dix des pays les plus heureux au monde est tenu par les mêmes pays qu’il y a deux ans, malgré quelques changements de positions. Ainsi, on a (dans l’ordre du classement) : Finlande, Norvège, Danemark, Islande, Suisse, Pays-Bas, Canada, Nouvelle Zélande, Suède, Australie. Les auteurs du rapport soulignent que « l’un des résultats les plus frappants est que le classement des pays selon leur bonheur de leurs populations immigrées est presque exactement le même que pour le reste de la population. » Meik Wiking, de l’Institut pour la Recherche sur le Bonheur du Danemark souligne :

« Le PIB par habitant en Finlande est moins élevé que dans les pays nordiques voisins, et bien moins encore qu’aux Etats-Unis. Les Finlandais savent bien convertir la richesse en bien-être. Dans les pays nordiques en général, nous payons les impôts parmi les plus élevés au monde. Mais il y a un large soutien du public parce que les gens le considèrent comme un investissement dans la qualité de vie de tous. »

Si le modèle finlandais semble marcher à merveille donc, ce n’est pas le cas des Etats-Unis qui perdent cinq places par rapport à 2016 et se retrouvent à la 18^ème place, ou encore de la Chine qui, malgré sa croissance économique, dégringole de la place 79 à 86. La France quant à elle gagne 8 places et se retrouve en 23^ème position, derrière l’Allemagne (15^ème), la Belgique (16^ème) ou le Royaume-Uni (19^ème).

Ce genre de classements laisse certes toujours un peu indifférent. On se demande bien ce que cela peut bien vouloir dire être le pays le plus malheureux ou le plus heureux du monde. Certaines statistiques sont pénibles à voir, comme la différence entre les « territoires palestiniens » classés 104^ème, là où Israël est classé 11^ème. On imagine difficilement les habitants d’Israël donner des leçons de bonheur aux Palestiniens… Le défilé des pays africains en fin de liste est quant à lui un révélateur édifiant de la crise des inégalités dans le monde globalisé.

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