Au-delà des rationalisations intellectuelles et politisées du système éducatif, il existe un pays, la Finlande, au sein duquel, le corps de l’enfant est libre de s’exprimer à souhait. Le corps enseignant, quant à lui, passionné par son métier, prend le temps de mettre en avant la créativité de l’élève et sollicite sa sensibilité. Alors faisons comme eux : ne parlons pas du classement PISA (Programme international pour le suivi des acquis de l’élève) de 2016 valorisant ce « modèle » finlandais. Basons-nous uniquement sur les compétences de celui-ci et essayons de le comprendre comme l’a fait Michael Moore.
Les acteurs les plus importants du changement furent les parents
De 1945 à 1950, le directeur du bureau de l’éducation finlandaise (parti de gauche) proposait une uniformisation de l’école. En effet, il voulait que le même enseignement soit assuré pour tous de 7 à 16 ans en ne se souciant ni de l’urbanisation, ni des différences sociales des individus du pays. Beaucoup de conservateurs en doutèrent et écartèrent cette idée. À ce moment-là, les parents devinrent conscients de l’inégalité des chances qui résultait et voulurent changer la donne future.
« La loi sur l’uniformisation de la scolarité obligatoire fut votée »
En effet, il fallait faire pression, il fallait se faire entendre. La masse populaire se souleva pour faire valoir ses droits. En 1966, l’agrarisme arriva au pouvoir et entreprit trois grands projets concernant l’éducation, la santé et le système de retraite. En 1968, la loi sur l’uniformisation de la scolarité obligatoire fut votée et préconisa, de plus, une formation beaucoup plus approfondie des enseignants. En 1972, la nouvelle école fondamentale finlandaise (peruskoulu) fut mise en place, les écoles privées furent placées sous régime municipal et ainsi, effacèrent les dettes. Le programme national résidait dans l’Opetussuunnitelma (publié dès 1970). En 1974, le syndicat unique de l’éducation fut créé (Opetusalan Ammattijärjestö, OAJ). Grace à lui en 1984, les enseignants gagnèrent une revalorisation salariale après un mois de grève.

En 2011, sous le regard ébahi de nombreux pays, la Finlande pouvait être fière ! Luc Chatel, ministre de l’éducation française de l’époque se rendit là-bas pour reproduire la même chose en France.
« Pas de compétition entre élèves » / « Pas de notes pour les premières années »
Un système éducatif assez décentralisé, pas de redoublement, pas de niveau de classe, pas d’échec scolaire en l’occurrence, pas d’exclusion sociale, pas de devoirs ou très peu, pas de notes pour les premières années, surtout pas de compétition entre élèves, des rythmes d’apprentissages qui diffèrent selon l’âge, des travaux en petits groupes, une moyenne de 12,4 élèves (contrairement à 24 en France ou 55 en Chine) par classe mais également une moyenne de 20h de cours par semaine car il y a plus important dans la vie que l’école. Quant aux professeurs ils n’ont pas d’inspection du travail, une formation beaucoup plus enrichissante, celle-ci est basée sur le divertissement, l’éveil de la créativité, le rôle parapsychologique qu’il peut apporter. Si l’enfant n’écoute pas, ce n’est pas de sa faute, il ne faut pas le punir mais aviser, par-exemple le professeur va jouer avec une balle tout en parlant afin de capter son attention … Le continuum entre le collège et l’école permet de voir les progrès de chacun, de l’écouter et de le suivre au travers d’éléments dits pédagogues. D’ailleurs les élèves sont « notés » sur leur progression.
Pléthore de livres ont été publiés comme La Finlande : un modèle éducatif pour la France ? les secrets de la réussite, ESJ édition, 2008 de Paul Robert ou encore Le miracle de l’éducation : les principes et pratiques de l’enseignement et de l’apprentissage dans les écoles finlandaises, Sense publishers, 2012 de Hannele Niemi, Auli Toom et Arto Kallioniemi etc. Mais s’agit-il ici de « copier » un modèle qui a fait ses preuves ou de trouver le sien, patiemment en fonction de l’histoire passée, présente et future de son pays ? La Finlande et ses idées sont nées par et dans leur État providence et non au sein d’une multitude de doctrines.

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