La présence massive des femmes dans les luttes environnementales et sociales fait apparaitre de nouveau à la surface « l’écoféminisme ». En effet, l’actualité des derniers mois met en avant des combats contre la destruction de la nature et l’oppression des femmes, deux sujets fortement liés pour les « écoféministes ».
Un mouvement des années 70 et 80
Dans les années 70 et 80, des féministes anglo-saxonnes mettent en avant le lien entre la destruction de la nature et l’oppression faite aux femmes.
Les mouvements écologistes et féministes fleurissent et c’est l’articulation entre les deux qui va alors intéresser des militantes. Selon le mode de pensée de l’époque, les femmes seraient traitées comme inférieures car elles feraient plus partie de la « nature », et la nature serait maltraité car elle serait « féminine ». La réflexion s’oriente donc sur l’idée de la nature, sa fragilité et le non-respect de la société envers celle-ci et la façon de concevoir la féminité, également non respectée à notre époque.
L’écoféminisme est ensuite devenu un mouvement politique, principalement aux États Unis. À l’époque, les actions ressemblaient surtout à des blocages de centrales, des sit-in ou encore des camps organisés par des féministes pacifistes antinucléaires.

En mars 1980, des militantes ont organisé une conférence dans le Massachusetts, « Women and life on Earth ». Ce rassemblement a réuni une centaine de femmes. Par la suite, les écoféministes ont lancé leur première action, le «Women’s Pentagon Action » le 17 novembre 1980. Des milliers de femmes se sont cette fois-ci rassemblées sur le lieu du « pouvoir militaire ». L’un des plus grands camps, et un des plus connus, est celui des écoféministes contre l’installation de missiles nucléaires à Greenham Common, situé en Angleterre. Débuté en 1981, celui-ci a duré près de vingt ans.
Jusqu’à aujourd’hui
Alerte des scientifiques sur l’environnement, mobilisation planétaire contre le sexisme et le harcèlement, ces sujets sont aujourd’hui plus que présents. Les valeurs des écoféministes (fierté de son corps, renouement positif avec la nature…) sont partout et pourtant méconnues dans l’hexagone.
La Cité des sciences et de l’Industrie a ainsi décidé de remédier à cela en consacrant, le 5 décembre dernier, une soirée-débat autour de ce mouvement.
Le but étant de faire connaître le mouvement, son origine et les actions fortes des écoféministes. Il n’est en effet, pas question de prouver ou démontrer qu’il existerait un lien « privilégié » entre les femmes et la nature, mais bien de partager les valeurs de « réappropriation » de la place de la femme et de la place de la nature dans nos sociétés.
D’autre part, hormis ce mouvement, il est intéressant de noter que se sont principalement des femmes qui se mobilisent pour les causes environnementales, et ce, partout dans le monde.

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