Les refuges pour animaux, comme tout le reste de la France, doivent fermer leurs portes pour éviter la propagation du coronavirus. Face aux rumeurs croissantes sur les réseaux sociaux, la SPA et les autorités sanitaires le rappellent : les animaux de compagnie ne sont pas transmetteurs du virus. Rien ne sert de les abandonner.
Conformément au plan d’action face au Covid-19 mis en place par le gouvernement, la Société protectrice des animaux (SPA), comme toutes les autres associations de protection des animaux, a fermé ses portes au public dimanche 15 mars. Sur Twitter, la SPA a lancé l’alerte : il n’y a aucune raison d’abandonner son animal de compagnie en période de coronavirus.
« Nous rappelons, qu’à ce jour, le message est clair : aucun élément ne permet de penser que les animaux de compagnie sont impliqués dans la circulation du virus (Source : OMS et OIE). En conséquence, la SPA en appelle à la responsabilité des propriétaires d’animaux de compagnie à ne pas croire les fausses informations qui circuleraient à ce sujet et qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques en termes d’abandon. »
Le cas d’un chien testé « faiblement positif » au coronavirus à Hong-Kong fin février, alors que son maître était lui-même contaminé, a posé la problématique des infections humain-animal. Missionnée sur la transmission potentielle de la maladie Covid-19 par l’intermédiaire d’animaux domestiques ou d’aliments contaminés, l’Anses a rassemblé en urgence un groupe d’experts spécialisés pour répondre à cette question. Ils l’ont confirmé dans un rapport : il n’existe aucune preuve que les animaux de compagnie et d’élevage jouent un rôle dans la propagation du virus SARS-CoV-2 à l’origine de cette maladie.
« En conséquence, une éventuelle transmission par un aliment implique nécessairement la contamination de cet aliment par un malade ou une personne infectée par le virus, lors de sa manipulation ou de la préparation du repas. Dans ce contexte, tout type d’aliment peut être concerné (produits animaux, produits végétaux). » précise l’Anses sur son site Internet

L’agence recommande ainsi de suivre d’excellentes pratiques d’hygiène et précise qu’une cuisson à 63 °C pendant quatre minutes permet de diviser par 10.000 le risque de contamination d’un produit alimentaire.
L’autorité sanitaire précise bien que par sa structure génétique, le virus SARS-CoV-2 semble effectivement avoir pour source initiale un animal. Il provient probablement d’une espèce de chauve-souris avec ou sans intervention d’un hôte intermédiaire. Ainsi, le rôle potentiel du pangolin dans la transmission du virus à l’humain a incité la Chine à condamner (enfin) le braconnage et la consommation d’espèces animales sauvages.
De son côté, la SPA rappelle que les refuges pour animaux sont déjà saturés et appelle les gens à ne pas céder à la panique, ni à abandonner leurs animaux. En effet, la fermeture des refuges au public va freiner dramatiquement les adoptions. Si ce phénomène s’amplifie par une série d’abandons due à la peur et à la désinformation, la SPA craint que cela entraîne une vague d’euthanasie massive dans les fourrières…
Dans les prochains jours, la SPA va mettre en ligne sur son site internet et ses réseaux sociaux les conditions d’adoption responsable pour permettre aux gens d’adopter et tenter de désengorger ses refuges. Parmi les mesures annoncées : prise de rendez-vous individuel, animal déjà repéré au préalable sur le site Internet ou encore premier entretien par téléphone au préalable d’une potentielle venue.
Qu’il s’agisse d’animaux sauvages ou d’animaux de compagnie, le coronavirus met en lumière nos changements d’attitude soudains face aux autres espèces et surtout nos réactions primaires face à la peur. Ne cédons pas à la panique, humains et non-humains ont plus que jamais besoin d’être solidaires.