Un énième rapport de l’ONU alarme sur les conséquences de l’utilisation des pesticides. Des chercheurs souhaiteraient trouver une issue à ce problème qui cause la mort de près de 200.000 personnes chaque année à travers le monde.
Le mythe
Il faut bien « justifier » l’utilisation de ces produits nocifs pour l’environnement et notre santé sinon la rébellion serait trop importante. Alors voilà qu’un mythe est né et continue d’être entretenu par de grandes multinationales. Vous l’aurez deviné, je parle forcément de Syngenta, Monsanto, Bayer… le haut du panier, présent à chaque fois qu’il s’agit de produits nocifs, cancéreux et à l’origine de toutes sortes de maladies. Comment ces grandes firmes pourraient accepter de passer à côté d’un marché pesant près de 50 milliards de dollars par an ? Impossible de le lâcher, cela représente beaucoup trop d’argent. Alors ils ont eu la « brillante » idée de véhiculer un mythe : la population devrait passer de 7 à 9 milliards d’ici 2050, nous devons assurer la sécurité alimentaire de la population mondiale, c’est pourquoi les pesticides sont essentiels à cela. Cela en deviendrait presque altruiste de la part de ces compagnies, seulement c’est complétement faux. Le rapport présenté le 9 mars dernier au conseil des droits de l’homme des Nations unies le prouve et accuse Bayer et ses amis de nier complétement les risques liés à l’usage de ces produits toxiques. Pour continuer à les vendre, ils sont prêts à tout et même à user des campagnes de lobbying auprès de nos gouvernements nationaux.

Les auteurs du rapport (à savoir deux experts) le signalent bien : c’est un mythe, nous pourrions dès aujourd’hui nourrir 9 milliards de personnes. Le problème n’est pas la production mais les inégalités au niveau de la distribution et la pauvreté. L’ensemble des entreprises travaillent pour leurs intérêts personnels et s’accordent à mener une course vers l’enrichissement et la production. Ainsi, rien n’est fait pour la réduction de la faim ce qui nous conduit à l’utilisation massive de pesticides et à la déforestation.
200 000 décès par an
Le constat est cinglant et ce n’est pas un mythe, l’utilisation de pesticides serait la cause de 200 000 décès par an. Les experts ajoutent qu’il existe un lien entre une exposition régulière aux pesticides et la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les troubles endocriniens, les troubles du développement et la stérilité. Les pesticides peuvent aussi avoir de nombreuses répercussions sur le plan neurologique, comme des pertes de mémoire, un manque de coordination ainsi qu’une acuité visuelle et des habiletés motrices réduites. L’asthme, les allergies et l’hypersensibilité en sont d’autres effets possibles. Il est aussi inquiétant de voir qu’il existe des empoisonnements qui sont directement liés à l’ingestion de ces produits toxiques comme en témoignent les deux épisodes ayant eu lieu dans certains pays. En Inde, 23 enfants de 4 à 12 ans ont trouvé la mort après avoir consommé un repas contenant un pesticide ; l’année suivante en Chine, 39 enfants sont morts après avoir ingéré de la nourriture contenant des résidus d’un autre produit toxique. Hormis ces deux pays, d’autres drames de ce type ont eu lieu dans des pays comme le Bangladesh ou le Pérou.

Agir rapidement
Nous devons agir pour plusieurs raisons. L’utilisation de ces pesticides entraine des conséquences multiples sur l’environnement comme une contamination des sols et des ressources en eau dans l’espace environnant, ce qui par la suite entraine une réduction de la biodiversité ainsi que la destruction de populations d’insectes bénéfiques, qui sont les ennemis naturels des ravageurs, et une baisse de la valeur nutritionnelle des aliments. Par exemple, en Chine la surface contaminée par les pesticides représenterait à l’échelle d’un pays trois fois la superficie du Portugal.
À l’échelle mondiale, ce sont les pays en développement qui subissent le plus les contraintes liées à l’utilisation des pesticides. Tout cela à cause d’une législation trop laxiste soumise à l’influence de ces grandes compagnies menant des campagnes de lobbying pour faire pression sur les gouvernements. Ce laxisme mène à des drames similaires à ce que l’on a pu connaître en Inde par exemple. Il y a une véritable prise de conscience qui doit être faite par l’ensemble des populations pour faire pression sur les gouvernements totalement avides de pouvoir face à ces grands groupes diffusant leurs produits toxiques et nous contaminant au quotidien. Une fois Bayer, Monsanto & cie mis à terre, il faudra repenser l’agriculture en misant sur une agriculture écologique et non industrielle.

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