Une étude des chercheurs de l’INSERM affirme qu’un bébé sur cent a un poids de naissance anormalement faible, et ce, en raison de l’exposition à la pollution.
L’impact de la pollution atmosphérique durant la grossesse
Dans une étude publiée mardi 14 mai 2018, les chercheurs Inserm de l’équipe d’épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires (EPAR) ont analysé les données sur « les risques de naissances d’enfants accusant un retard de croissance lié à la pollution atmosphérique ».
Alors qu’en 2017 au États-Unis, une étude avait démontré les effets de la pollution au charbon sur la baisse du poids des nouveau-nés dans les années 80, cette étude affirme que la pollution atmosphérique en France occupe une place importante dans le mauvais développement du fœtus.
Ainsi, selon les estimations, une exposition à la pollution lors de la grossesse peut entraîner « des retards de croissance intra-utérine ». En France en 2012, 2.3% des enfants seraient nés « hypotrophes », soit avec un poids à la naissance (à terme) inférieur à 2.5kg. Sur ces 2.3%, la moitié souffrirait d’un retard de croissance en raison de l’exposition de la mère pendant la grossesse aux particules atmosphériques.
De nombreuses conséquences surviennent par la suite chez les enfants dont un retard important de développement intellectuel. Selon l’équipe Inserm/Sorbonne Université de l’EPAR, un enfant sur quatre aura des retards moteurs ou intellectuels.
L’impact économique mis en avant dans l’étude
Hormis l’impact médical, l’étude souligne également l’impact économique dû à la pollution particulaire émise par les activités humaines. Cette pollution entraînant par la suite des pathologies ayant un coût médical fort, tant pour les familles que pour les pouvoirs publics.
Dans un premier temps, les chercheurs ont calculé le montant de « prise en charge spécifique » des 8300 enfants nés chaque année en France avec un « faible poids », et l’estime à 24 millions d’euros.
Parmi ces 8300 enfants, 1880 présenteront des retards intellectuels. Ainsi, selon l’étude, la prise en charge de ces conséquences sur l’ensemble de leur vie coûterait 1.2 milliard d’euros. Les chercheurs précisent qu’« au-delà du coût élevé supporté par les générations futures, il est essentiel d’assurer une surveillance minimale continue des femmes enceintes exposées à la pollution de l’air. »
Selon la directrice de recherche Isabella Annesi-Maesano, il est plus que nécessaire de mettre en place de vraies politiques d’amélioration de la qualité de l’air pour les générations futures.

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