Deuxième destination touristique mondiale, l’Espagne a vu son littoral s’urbaniser au fil des décennies
« La bétonisation espagnole »
Greenpeace a alerté mardi 24 juillet, lors d’un rapport à Barcelone, sur la « bétonisation » de certaines zones d’Espagne.
En effet, l’Espagne a été l’un des premiers pays européens à se doter d’une loi de « protection du littoral » en 1988. Pourtant, l’ONG écologiste affirme que le pays a été victime d’une frénésie de construction et de « corruption urbanistique ».
Ainsi, la surface urbanisée sur les côtes est passée de 240 000 hectares en 1988 à 530 000 hectares en 2018. Selon le rapport, 26.2 % du littoral de la province de Malaga est urbanisé, un chiffre qui monte à plus de 90 % dans la fameuse station balnéaire de Marbella. La côte méditerranéenne est la région la plus touchée : 26.4% d’urbanisation en Catalogne, 23.1% dans la région de Valence et 15.4% en Andalousie.
« L’occupation de la première ligne de côte est massive, et cela nous laisse une cote saturée » dénonce la responsable de la campagne Paloma Nuche.
Lors de l’éclatement de la bulle immobilière en 2008 les constructions ont reculé pour reprendre de plus belle avec la reprise économique. Ainsi, la Costa Del sol déjà saturée voit alors 11 000 nouveaux logements commercialisés.
Les risques
Hormis son impact environnemental, cette urbanisation des sols rends les habitants plus vulnérables face aux risques d’inondations. Ainsi, c’est tout le littoral de la Méditerranée qui voit ce phénomène s’installer. Avec 46 000 kilomètres de littoral dans 21 pays, la Méditerranée concentre un tiers du tourisme mondial. Le nombre total de visiteurs pourrait d’ailleurs passer de 58 millions en 1970 à 500 millions en 2030.
De son côté, la France tente de mettre en place une législation plus stricte. En effet, la Conservation du Littoral protège 200 000 hectares en métropole sur le littoral et autour des grands lacs. Néanmoins les abus persistent, notamment en Corse.
« Le modèle du tourisme actuel n’est pas vraiment durable et la forte croissance du secteur conduira à une aggravation des pressions environnementales » affirme Plan bleu, un organisme travaillant au sein du programme de l’ONU pour l’environnement.
Image à la une : Jose Jordan / AFP