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Entre arnaque et supercherie, les ravages de l’eau en bouteille…

L’eau en bouteille est chère, pas écologique, pas forcément de bonne qualité et une fois ouverte, elle devient hyper dégueu. Non sérieusement : arrêtez d’acheter de l’eau en bouteille. Et si vous avez déjà arrêté, faites arrêter les gens autour de vous. S’il vous plaît. Pourquoi c’est une arnaque Vendre de l’eau en bouteille, c’est un […]

L’eau en bouteille est chère, pas écologique, pas forcément de bonne qualité et une fois ouverte, elle devient hyper dégueu. Non sérieusement : arrêtez d’acheter de l’eau en bouteille. Et si vous avez déjà arrêté, faites arrêter les gens autour de vous. S’il vous plaît.

Pourquoi c’est une arnaque

Vendre de l’eau en bouteille, c’est un peu comme vendre de la terre en boîte ou de l’air en capsule : c’est stupide. Malgré ce que veulent nous faire croire le marketing et les publicités, l’eau en bouteille n’est pas meilleure pour notre santé, notre mine ou notre transit (bon ok, c’est peut-être une exception). Ce n’est pas parce que l’eau du robinet n’a pas de packaging de type « pureté blanche et force de la nature » qu’elle n’est pas consommable ! Par exemple, au Canada, l’eau en bouteille est prélevée au niveau des aquifères du côté des Grands Lacs, elle est pompée pour environ 3,71$ le million de litres. Non pas le litre : le million de litre. Faites un peu le calcul sur le prix d’un litre : vous y êtes, les profits sont énormes et vous vous faites carrément avoir. L’eau en bouteille est par ailleurs 100 à 200 fois plus chère que l’eau du robinet car le coût du transport et de l’emballage représente 80% du prix.  Pour la petite histoire, les Amérindiens sont contraints par décret de faire bouillir toute l’eau qu’ils consomment et finissent par boire leur propre eau potable sous forme de bouteilles achetées auprès de Nestlé. Logique quand tu nous tiens.

Stephen Scharper, professeur spécialiste du développement durable à l’université de Toronto explique que :

« Si l’eau devenait un bien commun, cela ne signifierait pas que Nestlé ou Coca-Cola ne pourraient pas en pomper pour produire du soda ; il devrait être possible d’obtenir une licence pour utiliser de l’eau pour fabriquer certains produits, mais pas pour en faire un produit en soi ».

Pourquoi ce ne sont pas les gouvernements qui gèrent l’acheminement de l’eau jusqu’aux foyers pour que tout le monde puisse avoir de l’eau potable gratuite ? En fait, c’est déjà le cas, mais il semblerait que cela ne suffise pas à tout le monde.

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Pourquoi c’est une arnaque

On vous voit venir ! Vous pensez que l’eau en bouteille est meilleure que l’eau du robinet : c’est normal de penser cela car c’est ce que les spécialistes de la communication de marque veulent. Pourtant c’est faux ! (Du moins dans les pays où la distribution publique d’eau potable fonctionne correctement). En 1999, l’ONG Natural Resources Defence Council a publié un rapport indiquant que 25% de l’eau en bouteille était purement et simplement la même que l’eau du robinet. En 2006, la ville de Cleveland a conclu, suite à des tests, que l’eau en bouteille Fiji contenait de l’arsenic (on a quand même perdu Napoléon à cause de l’arsenic). En 2008, l’Environmental Working Group a démontré que la majorité des marques d’eau en bouteille ne se distinguait même pas de l’eau du robinet et de surcroît, dépassait les seuils légaux de contaminants. Si vous n’êtes toujours pas à l’aise, il est possible d’utiliser un système de filtration ou d’installer des réducteurs de débit d’eau ; vous pouvez également connaître la qualité de votre eau dans votre ville ici.

Pourquoi ce n’est pas écologique du tout

Sans compter les tonnes de déchets plastiques produits par cette industrie (10 kilos de déchets par an et par personne et 1 000 ans sont nécessaires pour la dégradation totale d’une bouteille en plastique), selon le rapport publié par Harden Environmental Services, le prélèvement auprès des réservoirs d’eaux occasionne une dépressurisation, ce qui peut aboutir à la contamination de l’eau si celle-ci est en contact avec des puits ou des fosses septiques (miam). Egalement, nous pourrions nous retrouver tout simplement face à une pénurie d’eau (on ne vous fait pas le dessin de ce que cela pourrait engranger, mais cela risque de ne pas être joli joli). En effet, des données diffusées par la NASA en 2015 montrent qu’ « environ un tiers des plus grands réservoirs d’eau souterraine de la Terre sont en train d’être rapidement épuisés par la consommation humaine ». Il va sans dire que, couplé à notre consommation excessive, le réchauffement climatique accélère le processus d’épuisement des ressources en eau.

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Pourquoi c’est possible de revenir en arrière

Tout est décision politique ! L’amiante qui semblait indispensable il y a encore quelques années a tout simplement été interdite, la ville de Paris interdit la circulation de véhicule produits avant 1997, la ville de Bundanoon en Australie a totalement banni les bouteilles d’eau depuis 2009 et en 2014, San Francisco a voté l’interdiction de l’eau en bouteille dans les lieux publics. Tout cela pour vous dire qu’un monde avec beaucoup moins (voire plus du tout) de bouteilles d’eau est possible, il suffit de le vouloir. Vraiment.

Pourquoi c’est carrément dégueu

Est-ce que les perturbateurs endocriniens, ça vous dit quelque chose ? Si oui, il faut savoir que le plastique des bouteilles est fabriqué à partir de PET (Polytéréphtalate d’éthylène) qui renferme des perturbateurs endocriniens, notamment responsables de dysfonctionnements hormonaux, de baisse de la fertilité, stérilité, cancer… et ce, sur plusieurs générations. Mais ce n’est pas tout, l’argument de choc pour arrêter ou faire arrêter est le suivant : une récente étude a prouvé qu’une bouteille réutilisée (même une seule fois) contenait 20 fois plus de bactéries que la gamelle d’un chien et 100 fois plus que la cuvette des toilettes. Parmi ces bactéries, 60 % sont porteuses de maladie. Vous ne regarderez plus jamais la bouteille qui trône sur votre table de chevet de la même manière.

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Diane Scaya

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