Mesures environnementales en Turquie

En 2018, la Turquie occupait la 108e place sur 180 de l’Index de performance environnementale (EPI) créé par les universités de Yale et Columbia.

Le score est loin d’être honorable, et pourtant la municipalité d’Istanbul se trouve à l’origine d’une mesure novatrice en matière de recyclage. Pour recharger leur carte de transport, les usagers du métro de la métropole turque n’insèrent dans les machines non pas des pièces, mais des déchets. Chaque bouteille en plastique ou canette apportée permet d’obtenir quelques centimes de crédit. Déployées pour le moment dans 3 stations, le nombre de ces machines devrait augmenter rapidement.

Une autre mesure qui devra être mise en place prochainement concerne les sacs plastiques : le ministre turc de l’Environnement, Murat Kurum, a annoncé que ceux-ci deviendraient payants à partir de janvier 2019. Une révolution pour la Turquie, où les questions environnementales sont à peine évoquées lors des élections, et où le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan mène fréquemment des méga-projets d’infrastructures très polluants.

440 sacs plastiques par an… utilisés 12 minutes en moyenne

Pourtant, l’enjeu est de taille. Chaque Turc consomme en moyenne 440 sacs plastiques par an, pour une durée extrêmement limitée.

« Nous utilisons un sac en plastique pendant 12 minutes en moyenne. » indique Oya Güzel, de la fondation turque Copüne Sahip Cik « Occupe-toi de tes déchets ». Selon elle, seulement 11 % des 31 millions de tonnes de déchets produites par la Turquie chaque année sont recyclés.

Responsabilité des particuliers

Le potentiel de ces déchets est cependant énorme. Ahmet Hamdi Zembil est ingénieur à l’ISTAC, une entreprise de gestion des déchets à Istanbul qui produit de l’électricité à partir du gaz produit par les déchets organiques brûlés. « Nous avons traité sept millions de tonnes de déchets en 2017 et produit 400 millions de kWh d’électricité ». Mais cela dépend du tri, et donc de la contribution des habitants.

« Si les particuliers triaient les déchets avant de les jeter, souligne Ibrahim Halil Türkeri, responsable du recyclage à la mairie d’Istanbul, des déchets plus propres seraient traités par nos centres et ils feraient des matériaux recyclés de meilleure qualité. ».

Dans ce pays où les déchets sont encore souvent déposés en vrac sur les trottoirs conclue-t-il, « Les particuliers ont une grande responsabilité. »