En les voyant, les enfants n’ont qu’une envie : les cueillir, pour nous faire de jolis bouquets de pâquerettes, de marguerites, de mauves et de coquelicots. Devant un tel geste nous les remercions et les félicitons d’avoir voulu nous faire plaisir. Beaucoup de jardiniers regardent d’un mauvais oeil ces fleurs et plantes qui viennent troubler la régularité des pelouses ou des rangées de légumes.
L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) vient de publier une liste rouge sur les plantes sauvages qui indique que 15% des 4982 espèces recensées sont menacées, dont 97 sont endémiques de la France métropolitaine.

Les causes sont toujours les mêmes que celles que nous citons à longueur d’études sur la disparition d’espèces animales ou sur le changement climatique : le développement de l’agriculture intensive, asséchant des zones humides, l’urbanisation. Le changement climatique pousse les plantes à monter en altitude, mais elles menacent ainsi celles qui déjà s’y trouvent et ne peuvent monter plus haut.
Les fleurs sauvages participent à l’équilibre de nos écosystèmes, en attirant insectes, pollinisateurs et oiseaux. Si l’on se soucie de la disparition des papillons, on se souciera de celles des fleurs sauvages.
La France accueillera en 2020 le Congrès Mondial de la Nature de l’UICN à Marseille, où ONG, scientifiques, associations, collectivités locales et représentants de gouvernements seront présents. Ce sera une première. Aujourd’hui, le journal Libération a révélé que le projet de loi du gouvernement de diviser par quatre les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2050 était remplacé par un objectif de neutralité carbone.
De quoi s’empêtrer dans cette contradiction bien française de vouloir être leader de la protection du vivant, tout en restant un mauvais élève, tant sur les gaz à effets de serre que sur la pollution ou le développement des énergies renouvelables ou la perte de biodiversité. Seulement voilà : les insectes ne butinent pas du symbole.