Mise en place d’une nouvelle taxe
Alors que le pays fait face à de nombreux problème dans le domaine de l’emploi et des retraites, le nouveau chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez, au pouvoir depuis le 1er juin, a annoncé mardi, la création d’un nouvel impôt.
Cette nouvelle taxe spécifiquement adressée aux banques, sera destinée à financer les retraites aidant ainsi la sécurité sociale lourdement déficitaire.
En effet, le gouvernement précédent, du conservateur Mariano Rajoy, faisait face à de nombreuses manifestations des retraités concernant leurs pensions. Il avait alors concédé un prêt de 10 milliards d’euros à la sécurité sociale, alors que le fonds spécial prévu à cet effet était quasiment épuisé. Fin 2017, la dette de la sécurité sociale, essentiellement due au paiement des retraites, atteignait près de 27.4 milliards d’euros.

Une problématique démographique
« Nous mettons en marche un impôt sur le secteur financier avec pour objectif de compléter les cotisations à la sécurité sociale, et de contribuer à soutenir le système public de retraites et la dignité des pensions de nos anciens » a déclaré Pedro Sanchez devant les députés.
Selon le gouvernement, avec les problématiques de vieillissement démographique, les retraites restent « le défi le plus important » du pays. En effet, on observe une baisse de 25 % de naissances en moins dans le pays en dix ans. L’évolution démographique a ainsi entrainé une hausse du poids des retraites dans le budget de l’État, atteignant 21.6 % des dépenses à 29 % en dix ans.
En parallèle, une certaine précarité perdure en termes d’emploi mais également sur la réglementation des salaires. Selon un rapport récent de l’Oxfam Intermon, « les salaires les plus bas se sont réduits de 15 % entre 2008 et 2016 » en Espagne. Le pays détient également le record de contrats temporaires de l’UE (26.8 % des emplois). Le taux de chômage reste également très élevé avec 16.7 %. Les principaux syndicats de salariés et patrons sont toutefois parvenus à un accord sur une hausse des salaires pouvant aller jusqu’à 3 % chaque année d’ici à 2020.