Depuis la seconde guerre mondiale, le Costa Rica avait perdu entre 50 et 75 % de ses forêts du fait de la déforestation. En 1996, le gouvernement a interdit la déforestation sans autorisation préalable, et mis en place un dispositif de rémunération des services rendus pour l’environnement. Une politique ambitieuse qui a payé : 60 % du territoire du Costa Rica est désormais recouvert de forêts.
Entre 1940 et 1983, les forêts du Costa Rica réduisent drastiquement, en majeure partie à cause de la production agricole et des exploitations forestières. A tel point que dans les années 1990, le Costa Rica a le plus haut taux de déforestation du monde.
Pour redonner vie et protéger les forêts du territoire, en 1996, le gouvernement interdit la déforestation sauf accord préalable et le dispositif PES (Payments for Environmental Services Program) est mis en place, afin que les agriculteurs soient associés à un programme massif de reforestation.
Dans le cadre du PES, les agriculteurs sont rémunérés pour quatre services environnementaux : la séquestration du carbone, la protection de la biodiversité, la régulation de l’eau, et la beauté des paysages. Cette rémunération est issue d’un impôt sur les énergies fossiles.
Juan Antonio Vargas Ayales, l’un des nombreux fermiers ayant suivi l’initiative, cultive oranges et bananes et reçoit annuellement 64 dollars par hectare de forêt replantée et entretenue. Sur ses 600 hectares, 450 ont été replantés, et sont dénués d’activité humaine.
Son témoignage est rapporté par France Info : « Je me sens fier et satisfait de voir toute cette forêt. (…) Mais sans cette incitation économique, je n’aurais pas pu le faire. »
D’après le site de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le programme a permis de protéger les forêts primaires, et aux forêts secondaires de se développer. Plus de 18 000 familles dont 19 communautés autochtones ont bénéficié du dispositif.
Selon le National Fund for Forest Finding, FONAFIFO, qui gère le dispositif PES du Costa Rica, entre 1997 et 2018, 500 millions de dollars ont été versés aux familles et aux propriétaires, plus d’un million d’hectares de forêts ont été sauvés (1/5ème de la superficie totale du pays), et 7 millions d’arbres ont été plantés.
Le pays a sanctuarisé une vaste partie de son territoire, a investi dans des énergies propres et a inscrit dans sa Constitution le droit à un environnement sain et équilibré.
Aujourd’hui, les forêts de nuage enveloppent les sommets de montagne et les forêts tropicales épaisses bordent les plages du sud. La richesse des paysages du Costa Rica offre un abri à plus de 500 000 plantes et espèces animales. Il s’agit du premier pays tropical a avoir arrêté et inversé le processus de déforestation sur son territoire, et il est par conséquent un modèle pour le monde entier.