Dans le cadre d’une récente restructuration, l’entreprise française Areva a annoncé la suppression de plusieurs centaines d’emplois dans les mines d’uranium d’Arlit (sites de Somaïr et de Cominak) au Sud du Niger. Une tendance qui pourrait bien se prolonger à cause de la baisse d’activité enregistrée dans le secteur nucléaire et les quantités « énormes » d’uranium déjà disponibles.
Cure d’austérité chez Areva : l’uranium ne rapporte plus…
Selon les sources syndicales, le groupe nucléaire Areva devrait supprimer au total plus de 600 emplois d’ici 2018. Ce plan social devrait concerner 200 emplois directement dans les mines, auxquels s’ajoute une suppression de plus de 500 postes de sous-traitants. Areva a reconnu être en difficulté au Niger, sans pour autant donner des chiffres précis à l’appui, selon son service presse :
Pourtant le groupe ne fait pas mention de ses erreurs de gestion et de sa propre responsabilité concernant sa situation financière plus que délétère – sa dette s’élève aujourd’hui à plus de 6 milliards d’euros – notamment dans l’affaire Uramin (groupe minier canadien racheté en 2007 par Areva) ou la mauvaise gestion de l’usine du Creusot. D’autant que ces annonces interviennent après l’entrée en vigueur du nouvel accord final négocié avec le gouvernement nigérian, faisant passer de 5,5 à 12% la redevance minière versée par le groupe… De quoi se questionner sur ses véritables motivations…

Source : afrik.com
Le « renouveau nucléaire » tant attendu par Areva n’a pas eu lieu et sur le long-terme, c’est la viabilité de l’ensemble de la filière de l’uranium au Niger qui est remise en cause. En effet, les sites miniers nigérians sont en « fin de vie » et l’abondance d’uranium ainsi que la baisse du recours au nucléaire globale ne laissent rien présager de bon pour les employés des sites d’Arlit.
Un coup porté à l’économie locale à la situation des ouvriers
C’est toute l’économie locale qui pourrait bien s’effondrer avec la suppression des emplois dans les mines d’uranium ! En effet, Areva représente aujourd’hui 35% de la production nigériane d’uranium. C’est d’abord les conditions de vie et de travail des nigérians qui seront touchées : à Arlit, les salariés logés par la compagnie devront bientôt payer leur propre eau et électricité… Ironie du sort, ces mesures d’austérité vont toucher des salariés déjà fragilisés et exposés régulièrement aux radiations.
En effet l’extraction d’uranium est une activité particulièrement dangereuse pour les ouvriers, qui s’exposent « au radiations ionisantes (…) dans les carrières d’uranium, les mines souterraines, les usines d’extraction de l’uranium, mais aussi à leur domicile et en ville » selon Bruno Chareyron, directeur du Criirad, et ce sans suivi médical pour les anciens mineurs…
Crédit photo couverture : PIERRE VERDY / AFP

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