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Les éléphants à « touristes » vivent l’enfer…

Traverser les paysages de la Thaïlande à dos d’éléphant est sans doute pittoresque et charmant, mais ce n’est pas une partie de plaisir pour la monture. Selon une ONG internationale, les éléphants domestiqués pour le tourisme vivent dans la plupart des cas dans des conditions déplorables, sans parler de la souffrance qu’ils endurent lors de […]

Traverser les paysages de la Thaïlande à dos d’éléphant est sans doute pittoresque et charmant, mais ce n’est pas une partie de plaisir pour la monture. Selon une ONG internationale, les éléphants domestiqués pour le tourisme vivent dans la plupart des cas dans des conditions déplorables, sans parler de la souffrance qu’ils endurent lors de leur domestication.

Animaux sans défense

L’ONG World Animal Protection (WAP), d’origine anglaise mais de portée internationale, s’est donné pour mission la protection des animaux, domestiques ou sauvages, à travers le monde. Dans ce travail acharné qu’elle mène depuis 30 ans, les chercheurs de l’ONG en sont venus à s’intéresser au cas de l’éléphant d’Asie, largement utilisé aujourd’hui – notamment en Asie du sud-est : Laos, Sri Lanka, Thaïlande – à des fins de tourisme ; comprendre : pour transporter des Européens ébahis sur son dos.

Selon le rapport récemment publié, ce secteur du tourisme est particulièrement dérégulé, et environ 75% des éléphants vivent dans des conditions « mauvaises, voire inacceptables ». L’étude, rigoureuse, se fonde sur la visite de 220 attractions touristiques employant des éléphants (ce qui représente, selon les chercheurs, près de 90% du secteur). Ces entreprises de divertissement pour touristes utilisent actuellement quelques 2 923 éléphants, avec une très forte dominance de la Thaïlande dans le lot (75%), suivie par l’Inde, le Sri Lanka, le Laos et le Cambodge.

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Le rapport souligne le manque de place et de soins accordés aux pachydermes : « quand ils ne sont pas utilisés pour des promenades ou des spectacles, les éléphants sont enchaînés jour et nuit, le plus souvent avec une chaîne de moins de 3 m de long ». Même si certains pays s’en sortent mieux que d’autres, comme le Cambodge, le tableau n’est pas joyeux : « la nourriture qui leur est donnée n’est pas bonne, ils ont des soins vétérinaires limités et sont souvent gardés dans des endroits stressants, avec de la musique forte ou des groupes de touristes, sur un sol en ciment. »

Rendre la nature aux pachydermes

Rappelons que l’éléphant d’Asie est classé « en danger » par l’IUCN (qui dresse chaque année une liste des espèces menacées) ; en-dehors de la population domestique, qui représente 30% de la population totale, l’éléphant d’Asie est donc une espèce à protéger, car son habitat se dégrade, repoussé par l’urbanisation, et il est encore souvent capturé pour le commerce ou le tourisme (l’exploitation pour des travaux de transport, notamment de bois, est interdite depuis les années 1990 en Thaïlande).

Selon le WWF, « des efforts doivent être faits pour améliorer les soins, encourager les naissances en captivité et quand cela est possible, réintroduire certains individus dans la nature » ; l’inverse de ce qu’il se passe aujourd’hui, avec des éléphanteaux arrachés à leur mère, puis rudement élevés selon un rituel nommé « phajaan » (qui signifie « briser ») pour les rendre dociles. Cette pratique « est extrêmement douloureuse et l’éléphant s’en souviendra toute sa vie. On le prive d’eau, de nourriture, il est battu… », déplore Julie Middelkoop, de WAP.

Si les efforts de l’ONG sont louables (elle vient de conclure un partenariat avec une des plus grandes agences de voyages du monde, TUI, pour protéger 1 500 éléphants d’ici 2020), le sort des pachydermes est entre les mains des touristes. Si les dizaines de millions de touristes qui affluent chaque année en Thaïlande optaient pour des parcs respectueux des animaux – un modèle qui se développe, où l’animal n’est pas monté et se promène en liberté – la situation changerait beaucoup plus vite.

Crédit Photo : Charlie Harding / Robert Harding Premium / AFP

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Antoine Puig

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