Le député Insoumis François Ruffin a servi sur un plateau la discrète visite d’Edouard Philippe chez Sanofi en faisant le rapprochement avec une drague aux lobbys et en déplorant le manque de transparence de ce dernier.
Une visite à point nommé
Le début du mandat d’Emmanuel Macron se rythme par des réformes et des discussions sur des sujets très attendus tels que la loi de la moralisation de la politique. Seulement, Edouard Philippe semble maladroit pour rétablir une nouvelle confiance, indispensable pour les citoyens français.
La transparence est en vacances
Le 20 juillet 2017, Edouard Philippe se rendait chez Sanofi au centre de Vitry/Alfortville afin d’effectuer un tour des laboratoires de recherche et rencontrer les employés via une visite guidée du Président du Conseil d’Administration de Sanofi, Serge Weinberg. Les visites des grandes entreprises françaises par les membres du gouvernement sont courantes et ne suscitent que peu de réactions lorsqu’elles sont publiques. Seulement, le seul endroit où il est possible d’être notifié de cette visite n’est autre que sur le site institutionnel de Sanofi : apparemment ni les salariés, ni les syndicats et encore moins les médias n’ont été tenus au courant.
Elle ne constituait pourtant pas une surprise, Edouard Philippe a répondu à une invitation du Cercle d’Industrie (entre autres membres : Areva, Arcelor, Total, PSA, Valeo, Sanofi…). Sur le site de Sanofi, on retrouve les motivations de l’entreprise dans un article dédié à cet événement.
« La visite du Premier ministre Edouard Philippe sur le pôle d’innovation de Vitry/Alfortville est un témoignage de l’engagement du gouvernement en faveur de la santé publique et de l’innovation médicale en France. […] [Elle] traduit une reconnaissance de l’activité de Sanofi en France et de son empreinte exceptionnelle au cœur de nos territoires en tant qu’acteur majeur de la santé. ».
Fort bien ! S’il n’y a pas de quoi s’alarmer, pourquoi cette visite a été si discrète ?
Elucubrations lucides

Le député de la France Insoumise François Ruffin n’est pas en reste. Il a développé lors d’une séance à l’Assemblée nationale hier, ses soupçons concernant leurs discussions sur différents thèmes : « Que se sont-ils racontés à propos du crédit d’impôt recherche dont Sanofi est le premier bénéficiaire alors que 32% des postes de chercheurs sont supprimés ? » A propos du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emplois) ? A propos de la loi d’optimisation fiscale ? Et surtout des vaccins ? Il reprend sans équivoque : « Sanofi a-t-il profité de cette visite pour faire avancer ses intérêts privés ? ». Rien n’est sûr, peut-être que cette visite ne constitue qu’une routine gouvernementale sans arrière-pensées, ou peut-être qu’elle a été mise sur pied afin de discuter des thèmes publics orientables vers des intérêts privés ?
« Si vous voulez faire preuve de transparence, d’éthique et de confiance, la meilleure manière de la rétablir est d’éviter de telles visites en catimini à la demande des organisations patronales et que les discussions soient publiques. »
La France concernée a besoin de retrouver une confiance en son gouvernement, elle a besoin d’une transparence quasi-totale. Ce genre de visite discrète est très maladroite, d’autant plus qu’Edouard Philippe a eu l’occasion de la divulguer lors des états généraux de l’alimentation. Simple problème de communication de la part d’Edouard Philippe ? François Ruffin conclura son élocution sur le besoin urgent que le « gouvernement coupe le cordon avec le Medef. »

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