Cinq minutes de sport = trois heures de lumière. Et si la force humaine pouvait alimenter un bâtiment en électricité ? C’est le projet réalisé par deux Néerlandais.
La centrale électrique humaine dans une école
L’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas, s’est lancé le défi ambitieux d’atteindre une émission de carbone nulle d’ici 2030. Pour cela, l’Université s’est entourée de gens ingénieux et a missionné une douzaine d’artistes afin d’imaginer des solutions créatives pour ce challenge.
C’est ainsi que le projet « Human Power Plant » est né, porté par l’artiste Melle Smets et par Kris de Decker, fondateur du magazine Low tech « La machine est en marche ». Selon eux, « un humain est en mesure de produire quotidiennement autant d’énergie qu’un panneau solaire d’un mètre carré ». D’après ce constat, le défi des deux Néerlandais était de prouver qu’il est bien possible de faire fonctionner un immeuble accueillant des centaines d’étudiants, et ce, par la seule force de l’activité humaine.
L’un des points phares de leur projet réside dans une salle de fitness complétement pensée pour créer et transformer l’énergie. Les dispositifs de centrales électriques intégrés permettent de faire du sport, tout en échangeant avec ses petits camarades. Se défouler sans jamais s’ennuyer semble être la clé pour motiver les étudiants à venir créer de l’énergie ! Les arguments semblent eux aussi plutôt encourageants : une séance de cinq minutes seulement peut fournir assez d’électricité (15 Wh) pour charger un quart de la batterie d’un ordinateur portable, ou encore alimenter une lampe de bureau pendant 3h.
En parallèle, pour le projet il faut considérer que chaque étudiant sera auto-responsable de sa consommation. C’est-à-dire qu’il devra fournir l’énergie consommée dans sa chambre et les parties communes pour les usages quotidiens comme l’utilisation d’internet ou encore pour s’éclairer et cuisiner.
Alors oui, les calculs basés sur la consommation actuelle affichent que chaque étudiant devrait fournir minimum une heure et demi d’efforts par jour. De quoi devenir super costaux et super écolos ! Néanmoins, les artistes à l’initiative du projet ont pensé à tout. Kriss et Melle projettent d’allier à ce système, tout un équipement « basse consommation » histoire de s’économiser un peu.
Cette technologie peut-elle être utilisée à usage personnel ?
Pédaler, courir, ou pousser de la fonte pour créer de l’énergie ce n’est pas nouveau. Mais depuis plusieurs années ce sont surtout les salles de sports qui se sont équipées. Précurseurs dans le domaine, les Etats-Unis et Hong-Kong ont des salles de sports déjà alimentées, en partie, par l’énergie des sportifs.
De manière plus individuelle, des vélos dynamo ont vu le jour dans les lieux publics comme les gares et les aéroports afin de recharger nos téléphones. Depuis, un brevet a également été déposé pour un vélo d’intérieur équipé d’un convertisseur d’énergie. Le constructeur américain avait alors estimé qu’en tournant quatre heures par jour, le vélo pouvait générer 300 kWh par mois, soit l’énergie nécessaire à une maison pendant 6 mois !

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