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Le développement du Bitcoin risque d’écraser la transition énergétique…

Et si la principale menace à une transition vers les énergies vertes venait de la création de monnaie virtuelle ? Générer des bitcoins devient si couteux en énergie que les nouvelles installations d’ordinateurs à très grande puissance de calcul se développent désormais n’importe où celle-ci est renouvelable et bon marché. Il semblerait désormais que ce […]

Et si la principale menace à une transition vers les énergies vertes venait de la création de monnaie virtuelle ? Générer des bitcoins devient si couteux en énergie que les nouvelles installations d’ordinateurs à très grande puissance de calcul se développent désormais n’importe où celle-ci est renouvelable et bon marché. Il semblerait désormais que ce minage se fasse au détriment du reste de la population.

La cryptomonnaie la plus connue à travers le monde, le Bitcoin, permet des transactions financières sécurisées qui ne nécessitent pas l’intervention d’un tiers comme une banque. Créée il y a dix ans, cette monnaie virtuelle a surtout servie dans les transactions de données piratées ou de substances illicites, bien que ses activités légales aient augmenté ces dernières années. En effet, dans le monde, plus de 100 000 sites de e-commerce acceptent désormais les règlements en Bitcoin. En France, les plus connus sont Microsoft et showroomprive.com. Cependant, le système du Bitcoin est fondé sur le concept de blockchain, judicieux en terme de sécurité pour les transactions, mais qui a pour conséquence d’être de plus en plus gourmand en énergie à mesure que le réseau s’étend. En effet, plus le nombre de bitcoins créés grandit, plus il est complexe de trouver une nouvelle empreinte cryptographique, ce qui se traduit par un temps plus long de calcul pour les ordinateurs et donc une plus grande consommation d’énergie. La validation de toute nouvelle empreinte est récompensée de bitcoins.

Les chercheurs Karl J. O’Dwyer and David Malone, qui se sont penchés sur le sujet, parlent de « gouffre énergétique ». Pour preuve, une transaction réalisée dans le système Bitcoin utilise autant d’énergie qu’un ménage américain moyen en trois semaines. Et on compte jusqu’à presque 200 000 transactions par jour… Aujourd’hui, Bitcoin consomme autant d’énergie que le Portugal ! Et ce n’est pas prêt de s’arrêter là. L’énergie consommée par Bitcoin augmente chaque jour d’une quantité comparable à celle utilisée par un pays comme Haïti en un an. D’ici juillet 2019, on s’attend à ce que le réseau Bitcoin utilise plus d’énergie que les Etats-Unis aujourd’hui. En février 2020, on estime que ce même réseau consommera autant que le monde entier fin 2017. Et cela commence à inquiéter la classe politique, comme Smári McCarthy, membre du parlement islandais :

« Nous dépensons des dizaines, voire des centaines de mégawatts pour produire quelque chose qui n’a pas d’existence tangible ni de réelle utilité en-dehors du cadre de la spéculation financière. Cela ne peut être bon. »

Une installation de minage de Bitcoin

Le Vénézuela n’est pas prêt de contredire Mr. McCarthy. En effet, ce pays a attiré grand nombre d’ordinateurs spécialisés dans le minage de bitcoins de part la situation d’hyperinflation et l’accès à une électricité subventionnée. Mais ces mêmes ordinateurs provoquent occasionnellement des black-outs qui paralysent l’activité du pays. Les mineurs de bitcoins ciblent ainsi l’énergie bon marché et donc les pays où les énergies renouvelables sont très compétitives, comme en Chine, au Paraguay ou en Islande, où plus d’énergie cette année devrait être dépensée pour la création de cryptomonnaie que par les ménages. Au Québec, l’industrie hydroélectrique refuse chaque jour à des dizaines de « mineurs » de s’installer chez eux par manque d’électricité disponible.

Si certains jugent que cette ruée vers les énergies renouvelables ne peut qu’encourager l’investissement dans le développement de celles-ci, on peut se demander s’il serait judicieux dans le cas où il ne profiterait pas à l’économie réelle. Quoiqu’il en soit, le développement actuel du Bitcoin n’est absolument pas soutenable et pourrait freiner considérablement la transition vers des sociétés bas carbone.

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