Face à une forte mobilisation populaire en faveur de la protection du vivant, la Préfecture de la Nouvelle Aquitaine a tranché : la pêche au chalut est désormais interdite sur le plateau de Rochebonne. Grâce à cette décision historique, des dizaines de milliers de dauphins et de bars sont sauvés !
En octobre 2019, de nombreuses associations de protection de la nature lançaient l’alerte et invitaient tout le monde à lutter contre le chalutage sur le plateau de Rochebonne. Depuis 1978, cette pêche était autorisée pendant 60 jours tous les 2 ans en dépit d’une classification Natura 2000. Au large de l’île de Ré, le plateau de Rochebonne est un espace de plus de 9 700 hectares qui abrite de nombreuses espèces telles que les dauphins communs, les grands dauphins, les marsouins communs, les globicéphales noirs, les requins pèlerins, mais aussi de nombreux oiseaux marins.

Avec plus de 4 300 contributions à la consultation publique, la population française a exprimé son profond désaccord avec cette autorisation dépassée, plus en phase avec les enjeux écologiques du XXIème siècle. En effet, la pêche au chalut dilapidait les populations de bars, en pleine période de reproduction, et tuait chaque année des milliers de dauphins, venus chasser, qui se retrouvaient pris dans les filets ! A l’issue de la consultation publique, Fabienne BUCCIO, préfète de la région Nouvelle-Aquitaine, a donc décidé de fermer définitivement la pêche au chalut sur le plateau de Rochebonne, en vertu du principe de précaution.
« Ce dossier a révélé, pour la première fois en Nouvelle-Aquitaine, un très fort intérêt du public pour les enjeux maritimes au-delà de la proche bande côtière, avec une forte sensibilité aux enjeux environnementaux et une volonté de promouvoir une pêche durable et responsable. »
La Préfecture a également annoncé son intention de créer « une zone de protection forte sur ce plateau, sous la forme par exemple d’une réserve naturelle ». L’association de protection de la vie marine, Sea Shepherd France, a chaleureusement accueilli la nouvelle et garde une vigilance particulière dans le secteur.
« Si cela s’accompagne d’un programme de surveillance avec des contrôles et des sanctions efficaces, il s’agirait d’une réelle mesure de protection pour le site, les chaluts n’étant pas la seule menace pesant sur la survie des cétacés. Toutes les méthodes de pêche non sélective sont à bannir et certaines sont encore autorisées sur le plateau tout au long de l’année. Nous nous tenons à la disposition de Madame BUCCIO pour lui apporter toute notre expérience et notre soutien pour que cette réflexion se concrétise. Le hasard calendaire fait particulièrement bien les choses, notre navire le Sam Simon étant dans le secteur pour l’opération Dolphin ByCatch. L’année dernière, nous avions aperçu des chalutiers en pleine pêche illégale sur plateau, la pratique n’y étant pas autorisée. Cet hiver, nous serons particulièrement vigilants et veillerons à ce que cette interdiction soit respectée ! » a ainsi déclaré Sea Shepherd France
Cette victoire est double : pour le vivant, avec la préservation des cétacés et de tous les habitants marins de la zone, mais aussi pour la démocratie, bien trop souvent bafouée en France, qui a aujourd’hui été respectée.