Un convoi d’énormes camions devrait sillonner les zones reculées et désertes de l’Alaska. L’objectif ? L’espoir de trouver d’importants de gisements de pétrole. Et cela malgré les risques pris à l’encontre de la faune et de la flore locale.

On a tous déjà vu une de ces images. Des plaines colorées, ocre, vertes et dorées, accompagnées au loin de montagnes blanchies par la neige. La toundra en Alaska est encore un endroit où la nature possède tous ses droits. Imaginez-vous cette image, visualisez la bien. Vous y êtes ? A présent, rajoutez dessus une vingtaine de camions de plus de 4 tonnes et de 9 mètres de long. Inquiétant et moins idyllique n’est ce pas ? C’est pourtant le projet qu’a mis sur pied l’entreprise SAExploration pour potentiellement trouver des gisements de pétroles. Un projet qui va à l’encontre de toute préoccupation écologique.
Ce convoi d’une vingtaine de « camions vibreurs » sera accompagné de 150 véhicules logistiques. Il ne manque que l’accord préalable du Bureau de gestion du territoire américain pour voir ces infernales machines de ferrailles déferler sur la plaine costière du Refuge faunique national d’Arctique au nord de l’Alaska. Leur objectif est de sonder le sol pour trouver d’éventuels gisements de pétroles dont on évalue la quantité à environ 10 milliards de barils.

Les motivations économiques de cette exploration sont assez évidentes. L’or noir est aujourd’hui une ressource rare et extrêmement recherchée.
Mais la recherche de la croissance et de la puissance économique ne justifie pas tout. Loin de là. Les conséquences écologiques de cette exploration et peut-être de l’exploitation de ces terres seraient absolument désastreuses. Tout d’abord pour la faune et la flore. Comme le rappelle National Geographic, cette région est peuplée d’ours blanc, une espèce en voie de disparition. Et les scientifiques alertent. Ces recherches de pétroles ont 25 % de chances de détruire des tanières d’ours blanc, mettant ainsi leur vie en danger. Et leur espèce par la même occasion.
La flore sera aussi touchée par cette exploration qui risque de laisser des traces lors de son passage dans la toundra. Une étude du U.S Fish and Wildlife Service montre même que certaines d’entre elles seront indélébiles.
Crédit Photo à la une : Jean-Philippe Delobelle / Biosphoto / AFP