Depuis 2004, des millions de barils de pétrole s’écoulent dans l’océan à partir d’une plateforme effondrée suite à un ouragan.
La pire marée noire de l’histoire
Selon le Washington Post, entre 300 et 700 barils de pétrole s’échappent chaque jour au large de la Louisiane depuis 2004.
En effet, depuis cette année, la plateforme de production pétrolière Taylor Energy a subi un glissement de terrain provoqué par l’ouragan Ivan. Depuis, seul un tiers des puits a été réparé et le pétrole continue de s’écouler, menaçant de faire de cet incident la pire marée noire de l’histoire des États Unis après la plateforme Deepwater Horizon en 2010.
L’entreprise tente de localiser les forages pour les fermer mais seuls six sur vingt-huit ont été repérés à ce jour.
Les tentatives de colmatage de 2005 ayant échoué suite aux ouragans Katrina et Rita, l’organisation non gouvernementale Sky Truth estime que 15 millions de litres de pétrole ont été déversés sur le site depuis l’incident. Bien plus que les estimations de l‘entreprise.
La polémique
En effet, cette « pollution silencieuse » d’abord passée sous silence a également été volontairement sous-évaluée par Taylor Energy. Le pétrolier s’est défendu dans un premier temps, affirmant que la fuite était « bénigne ».
Diminuant le potentiel dévastateur de la fuite et minimisant sont impact médiatique, l’entreprise pensait passer inaperçue, mais l’organisation Sky Truth a pu établir la provenance de la pollution alors même qu’elle surveillait une autre zone située à 65 km. En 2007, une image satellite de la Nasa montrait une nappe de 138 km2 près du site de l’accident.
La quantité de fuite a néanmoins diminué suite au colmatage de certains puits en 2011, mais le rapport scientifique commandé par l’État de la Louisiane, en procès avec l’entreprise pétrolière, n’est pas encourageant et précise que « la fuite pourrait encore s’aggraver ».
Pour l’heure, au-delà des quantités, il est difficile d’estimer l’importance des dégâts causés par une pollution qui dure depuis si longtemps. Alors que la fréquence et la violence des ouragans qui balaient le golfe du Mexique ne cesse d’augmenter, la crainte de nouvelles pollutions grandit chez les populations de la Caroline du Nord, de la Louisiane ou encore de la Floride.
Crédit Photo à la une : Ayhan Mehmet / ANADOLU AGENCY / AFP