A chaque fusillade de masse les Etats-Unis se tournent vers la NRA afin de faire pression. Sans grand succès jusqu’alors. Après la fusillade du lycée de Parkland en Floride, les entreprises auraient-elles décidé d’agir ?
82 morts et 139 blessés depuis le 1er janvier
Il y a à peine trois mois, une attaque armée faisait 26 morts et 20 blessés au sein d’une église texane. Depuis ce début d’année, il ne s’est pas passé plus de deux jours aux Etats-Unis sans qu’une fusillade de masse éclate. La dernière en date, la fusillade du 14 février à Parkland en Floride, a fait 17 morts et 14 blessés au lycée de Marjory Stoneman Douglas.
Ainsi le bilan de l’année 2018 s’élève à 82 morts et 139 blessés. Selon la base de données Gun Violence Archive, le nombre de morts par arme à feu aux Etats-Unis est de 1826 depuis le 1er janvier. Les fusillades de masse, déjà trop nombreuses, ne représentent donc « que » 4,49% des morts par balle.
L’ensemble de ces tueries relance, comme chaque année, le débat du port d’arme aux Etats-Unis. En effet, pour rappel, le port d’arme aux USA est autorisé, sous une réglementation différente pour chaque Etat. Cependant aux Etats-Unis, le port d’arme reste défendu comme un droit civique établi par le deuxième amendement de la Constitution. Cet amendement reconnait la possibilité pour le peuple américain de « garantir la sécurité de son Etat libre », et par conséquent « autorise tout citoyen à porter une arme ».

Afin de veiller à la protection de ces droits et de promouvoir les armes à feu à travers le pays, la National Rifle Association (NRA) est devenue un des plus gros lobbies du marché, avec plus de 4 millions de membres. Finançant des campagnes politiques et créant des partenariats avec des groupes importants, la NRA a su développer son influence et devenir quasiment « intouchable ».
La NRA en ligne de mire
Comme à la suite de chaque drame, les tentatives de pressions sur la NRA sont présentes et le débat sur la légitimité de posséder et de porter une arme est soulevé. Mais cette fois-ci, la pression ne semble pas retomber.
Suite à la fusillade du 14 février, les lycéens survivants de l’attaque se sont mobilisés. Dans un mouvement sans précédent, les élèves n’hésitent pas à s’attaquer frontalement aux politiques lors de meetings publics ou même dans les médias. Une campagne sur les réseaux sociaux est alors apparue avec le « #StopNRA », prenant à parti les entreprises partenaires de l’association.
Ainsi les compagnies Delta ou United Airlines, Hertz, la First National Bank of Omaha, MetLife (assureur) ou encore l’entreprise Symantec (sécurité informatique), ont annoncé quelles coupaient leurs liens avec la NRA. Amazon ayant été interpellé par les réseaux sociaux avec le #StopNRAmazon n’a pas encore réagi et a décliné toute demande de réponse du quotidien New York Times.

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