Les mouvements citoyens qui émergent un peu partout témoignent de deux choses : l’urgence de plus en plus ressentie par l’humain devant l’un des plus grands défis de son espèce, l’effondrement écologique, et la volonté de se rassembler pour y faire face.
Une prise de conscience collective qui émerge
En France, la démission de Nicolas Hulot a été l’aveu de l’impuissance de la politique nationale en termes d’engagements forts et concrets pour l’environnement. Suite à cette déchéance politique, de nombreux citoyens ont ressenti le besoin de se rassembler dans la Marche Climat, et ont rejoint depuis un groupe citoyen pour continuer la mobilisation sous le slogan #ilestencoretemps. Un site web dédié a d’ailleurs été créé, qui recense les nombreuses mobilisations citoyennes « pour un changement de système nécessaire face au dérèglement climatique. »

Parmi elles, la fin du Tour Alternatiba qui aura lieu à Bayonne ce weekend est LE prochain temps fort citoyen, prévu pile avant la sortie du prochain rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ce rapport détaillera les impacts d’un réchauffement de +1,5°C sur notre monde, les scenarii envisagés pour maintenir cet objectif décidé lors de la COP21, et les mesures politiques à mettre en œuvre pour l’atteindre. L’urgence est réelle, la politique du « business as usual » nous conduisant pour l’instant à un réchauffement climatique de plus de 3°C d’ici la fin du siècle, avec toutes ses conséquences catastrophiques.
L’importance de créer du lien social
Bien heureusement, des milliers d’initiatives n’avaient pas attendu l’Accord de Paris signé à la COP 21 pour voir le jour partout dans le monde, dont la France. Elles ont été mises en avant par les Villages Alternatiba organisés tout au long du Tour à Vélo ; et restent accessibles grâce à un bon nombre d’applications et sites web, comme le tout nouveau Transiscope qui « a pour but de mettre en lumière toutes les initiatives écologiques et solidaires qui se développent de manière croissante sur les territoires. »
Car cette prise de conscience collective, si elle veut aboutir à une vraie transformation sociétale, doit aller de pair avec le rassemblement des différentes initiatives existantes.
Comme l’explique Julien Vidal dans son livre « Ca commence par moi », l’engagement écologique au quotidien permet de retrouver sa place dans une communauté à taille humaine, de rencontrer ses voisins, les commerçants de son quartier, les producteurs locaux, bref, « de recentrer l’être humain sur son territoire » tout en créant du lien social. Finalement, de commencer par « nous ».
Rencontrer des personnes partageant les mêmes valeurs, découvrir les projets écologiques et solidaires près de chez soi, partager ses interrogations et progressions, être curieux, sortir de sa zone de confort, apprendre un peu plus chaque jour, échanger ses astuces et essayer ensemble, surtout construire un récit collectif commun, celui d’un monde désirable et plus juste pour tous, et répondre à la question de Sarah Roubato : « à quoi voulons-nous participer ? ».
Le défi devant lequel nous sommes est immense. Le changement peut faire peur, mais il peut aussi être l’occasion unique de construire une société plus juste et plus résiliente, ensemble.
Crédit Photo à la une : Denis Meyer / Hans Lucas