En ces temps troublés, le troisième Livre-Journal de La Relève et La Peste propose de se recentrer pour écouter ce cheminement intérieur, souvent provoqué par des événements extérieurs : l’éveil. A travers le témoignage de plusieurs personnalités sur l’état du monde et de nos sociétés humaines, « L’Éveil » invite à poursuivre ce qui fait écho en chacun de nous avec passion et courage.

Que l’on soit soumis aux pressions de la fin du mois ou de la fin du monde, ou les deux en même temps, une véritable insurrection des consciences a lieu dans de nombreux pays. De plus en plus de personnes refusent d’être les rouages d’une machine économique devenue si prédatrice qu’elle détruit les conditions de la vie, telle que nous la connaissons, sur Terre, en plus d’exposer une majeure partie de la population à la misère.

Pour « L’Éveil », des personnes venant d’univers variés partagent leur constat sur l’état du monde et les causes pour lesquelles elles ont choisi de se battre, envers et contre tout. Il ne faut pas s’y tromper, « L’Éveil » n’est pas un fascicule pour apprendre à « sauver la planète », mais bien le témoignage d’une époque trouble où nous sommes de plus en plus conscients des dangers que nous affrontons. Comme le dit Linda Bedouet, maraichère spécialiste en agriculture durable :

« Sauver le monde ! En voilà une sacrée mission de vie. Mais sauver le monde de quoi au juste ? En fait quand on prend du recul, c’est finalement sauver le monde de nous-mêmes. »

Et in fine, nous sauver nous-mêmes. Car malgré tout le mal qu’on peut leur faire, la Terre et la Nature existeront toujours, mais plus celles que nous avons connu et connaissons encore. Maxime De Rostolan, fondateur de Fermes d’Avenir, le précise ainsi dans son avant-propos : « On comprend bien vite que la Nature nous survivra, et que vouloir la contraindre est vain. »

Ce cheminement personnel est propre au rythme de chacun, pas besoin de commencer très grand. Pour Pierre Chevelle, « Bien sûr que c’est compliqué de changer le monde, mais pas à son échelle ». Idriss Aberkane rappelle qu’il faut souvent des années de recherche et d’expérience pour découvrir ce qui nous passionne, et enfin oser « s’épanouir plutôt que produire ». Et d’ailleurs, produire pour qui ? David Koubbi, avocat des lanceurs d’alerte Jérôme Kerviel et Stéphanie Gibaud, en est convaincu : « notre société est malade des excès de ses élites ». Pour « L’Éveil », il expose comment les lanceurs d’alerte, œuvrant pour l’intérêt général, sont si mal protégés, alors que des élus notoirement corrompus continuent à occuper leur poste sans être inquiétés par la justice.

Voulons-nous rester simples « Homo Oeconomicus » à la recherche du profit sacré, ou allons-nous saisir le défi auxquels nous faisons face pour dessiner les contours d’un monde plus juste ? Une civilisation où, pour Linda Bedouet, nous pourrions ne « pas juste aimer avoir, mais aimer être ». Des sociétés humaines organisées de façon à protéger leur environnement et les autres animaux, au lieu du terrible massacre organisé avec 60 milliards d’animaux terrestres tués chaque année pour la consommation humaine comme le rappelle Sébastien Arsac, co-fondateur de L214.

Une civilisation qui vivrait en symbiose avec la Nature et dans le respect des limites planétaires, la cause défendue par la juriste internationale Valérie Cabanes. Une planète où humains et animaux sauvages pourraient enfin cohabiter en paix, comme dans les territoires himalayens visités par le photographe Lionel Prado.

« L’Éveil » est une invitation à réfléchir à ce qui fait sens pour chacun, découvrir sa résonance intérieure et s’y accrocher, l’accomplir de toutes ses forces pour, peut-être, un monde meilleur.