La production de soja
Les incendies ravageant en ce moment l’Amazonie visent en grande partie à étendre les cultures de soja. Arrosé de pesticides polluant gravement les sols pour de nombreuses années, le soja est produit en privant de leurs terres les populations indigènes. Servant à nourrir porcs, bœufs et volailles, il est acheté par les entreprises de la grande distribution et du secteur agroalimentaire.
Les entreprises françaises
Aujourd’hui, la France se place comme l’un des principaux importateurs européens de soja. En mars 2019, plusieurs associations dont Mighty Earth, France Nature Environnement et Sherpa ont interpellé des entreprises françaises sur la prise en compte de la déforestation liée à la culture du soja. Parmi elles se trouvaient Bigard, le Groupe Bertrand (Quick et Burger King) et E.Leclerc.

La plupart se sont montrées incapables de tracer la provenance du soja de leurs chaînes d’approvisionnement et de le garantir exempt de toute déforestation. Les supermarchés Carrefour ou Casino, très implantés au Brésil, se trouvaient en outre particulièrement concernés.
Complices involontaires
« Les consommateurs français sont, malgré eux, complices de la déforestation »clame la tribune cosignée par 46 députés et 17 ONG parue ce 31 août dans le Journal du Dimanche. Les signataires demandent ainsi une loi européenne interdisant l’entrée dans l’UE de produits issus de la déforestation en Amazonie.
Le rôle de la justice
Si le président Bolsonaro apparaît gravement coupable de la déforestation massive – on estime que celle-ci a été multipliée par 4 par rapport à l’an dernier – les grandes entreprises jouent elles aussi un rôle déterminant dans la destruction de l’écosystème.
Nombreux sont ceux qui insistent à présent sur la nécessité pour la justice de sanctionner les activités des entreprises à la mesure de leurs impacts sociaux et environnementaux.
Crédit photo à la une : Mayke TOSCANO / Mato Grosso State Communication Department / AFP