Starbucks coffee est la plus grande chaîne de cafés au monde. Elle s’illustre par des recettes originales, un marketing bien léché et une prise de partie militante. Seulement, Starbucks évite tout simplement de payer ses impôts en France depuis le début de ses activités sur le sol français. Le site de boycott « i-boycott » a lancé une campagne pour que la marque prenne enfin ses responsabilités.
Le rêve américain
Starbucks coffee c’est 19 000 boutiques à travers le monde dont 90 en France, 200 000 employés appelés « partenaires », une côte au NASDAQ, 15 milliards de dollars de chiffre d’affaire et 2 milliards de bénéfice. Lors de leurs débuts à Seattle en 1971, les 3 amis à l’origine de l’entreprise proposaient du bon café dans une ambiance agréable. 9 ans plus tard, l’arrivée de l’entrepreneur innovant Howard Schultz, qui rachètera l’entreprise quelques années plus tard, bouscule le concept et transforme ces simples cafés en véritables lieux de vie. C’est le boom aux Etats-Unis puis à l’International. La chaîne fait donc son arrivée (attendue par de nombreux clients) en France en 2004 : le succès fut immédiat et ne cesse de croître.

Engagés mais pas irréprochables
Le cœur de cible de Starbucks est avant tout une clientèle branchée, des gens aisés qui « sont dans le coup ». Le marketing de l’entreprise est irréprochable et nombreux sont ceux qui sont prêts à payer le prix pour goûter au café Starbucks et surtout, pour voir son nom savamment écrit avec une faute d’orthographe. Dans la stratégie marketing de Starbucks, on considère que les gens cool d’aujourd’hui sont aussi les gens engagés, ceux qui s’intéressent aux enjeux environnementaux et sociaux ; c’est ainsi que la responsabilité sociale et environnementale de Starbucks est un pôle très important au sein de la boîte.
La marque fait figure d’exemple en termes de commerce équitable auprès de ses producteurs, elle s’approvisionne même localement (lait, pâtisseries, oranges et sandwiches sont achetés en majorité auprès des producteurs et fournisseurs français), les employés sont des « partenaires », la parité et la diversité sont respectées, les déchets sont recyclés etc. Avec le slogan soulignant les objectifs principaux de la marque, Starbucks fait mouche : « Partager un café de qualité avec nos amis et participer à rendre le monde un peu meilleur ».
La magie de l’optimisation fiscale
Malheureusement, si Starbucks fait tout pour plaire à une clientèle qui se proclame éthique et responsable, il semble que ces derniers n’aient pas les yeux rivés sur la fiscalité du géant du café. Depuis 2004, Starbucks ne paie pas d’impôts sur les sociétés car elle n’a déclaré aucun bénéfice. C’est en utilisant les coûts de transfert que les charges augmentées font baisser les profits et permettent de déclarer les bénéfices dans les pays les plus fiscalement avantageux (ici ce sont les Pays-Bas). L’optimisation fiscale n’est pas la fraude fiscale : elle est légale. Mais elle n’est pas pour autant éthique et encore moins respectueuse des clients français qui contribuent à son succès.

Les dépenses des Français sont faites pour contribuer à l’économie française et à l’intérêt général. Le site i-boycott a interpellé la marque et a demandé une transparence financière avec le reporting du CA pays par pays, une déclaration fiscale honnête et la fin de l’optimisation fiscale, soit le même comportement que la marque a été contrainte d’adopter au Royaume-Uni. Plus de 16 000 boycottants ont été rassemblés mais l’information est encore trop recroquevillée. La marque a tenté de calmer les esprits en utilisant le droit de réponse (en bas de la page du lien) qui lui est accordé par les consommateurs en expliquant sa considération pour ces accusations, en rappelant ses contributions à la création d’emplois français ainsi qu’aux taxes professionnelles et de charges sociales. Si la marque déclare n’être rentable que depuis 2015 en France du fait des investissements d’implantation, il est temps pour elle de s’atteler à l’effort commun qui fait de notre pays une grande nation.

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