Entreprises polluantes
Break Free From Plastic livre le palmarès des entreprises les plus polluantes au monde. Ce mouvement planétaire, lancé en septembre 2016 et réunissant 1 400 associations, a publié le rapport des 239 opérations de ramassage de déchets menées cette année. Plus de 10 000 volontaires, établis dans 42 pays et sur les 6 continents, ont rassemblé 187 851 pièces de déchets plastiques.
Voici les résultats.
Les groupes Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé occupent le haut du podium. Ils sont responsables à eux seuls de près de 14 % des déchets retrouvés. Mention spéciale à Coca Cola, présent dans 40 des 42 pays. 75 % des opérations menées ont rapporté des déchets provenant de cette marque.
Derrière ces 3 géants se placent la multinationale française Danone, Mondelez International et Mars Incorporated, toutes deux américaines, et la société italienne de confiseries Perfetti van Melle. Elles démontrent la grande part de responsabilité des entreprises du secteur agroalimentaire dans la production d’emballages plastiques. Suivent Procter & Gamble, Uniliver, Colgate-Palmolive et Mc Donald’s.
Adopter un système et des solutions durables
Avec ce rapport, Break Free From Plastic veut mettre en lumière un point :
« La responsabilité de la pollution plastique ne se trouve pas du côté des individus isolés qui jettent leurs déchets dans la nature, mais de celui des grands groupes industriels pollueurs qui se doivent d’adopter un système et des solutions durables pour stopper la crise. »
Depuis les années 1950, plus de 80 % du plastique produit n’a ni été recyclé ni détruit, contaminant inévitablement la nature et les océans. En 2018, la production globale de plastique a atteint près de 320 millions de tonnes, dont une part colossale est due à ces entreprises suremballant leurs produits.
« Le plastique est pollution à la minute où il est fabriqué »
Avec sa stratégie « World Without Waste », le groupe Coca Cola se positionne sur un objectif de fabrication de plastique recyclable et de construction d’infrastructures améliorant les processus de collecte des déchets. En dehors du fait qu’il s’agit souvent de promesses non tenues, comme l’a montré de manière éclatante l’enquête Cash Investigation « Plastique, la grande intox », le recyclage n’est pas la solution.
« Recyclable ne veut pas nécessairement dire recyclé », pour reprendre le message de Break Free From Plastic, qui indique que seulement un tiers des bouteilles recyclable PET (polyethylene terephthalate) est recyclé. Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France, confirme cette idée :
« L’omniprésence et la quantité considérable de ces emballages font qu’il y a forcément une partie qui échappe au tri, les emballages même recyclables restant ainsi bien souvent des emballages à usage unique qui se retrouvent dans la nature ». Elle explique que « l’action de trier et recycler ne représente pas une solution en soi », mais « une illusion entretenue pas ces groupes ».
En résumé, « le plastique est pollution à la minute où il est fabriqué ». Il est donc indispensable de repenser en profondeur l’industrie des emballages. De nombreuses organisations environnementales préconisent d’en finir avec le jetable, avec un retour à des systèmes de réutilisation.