La direction départementale des territoires (DDT) reproche à un agriculteur bio de ne pas gagner le Smic avec son exploitation. Résultat, il lui est demandé de payer une amende.
« Une histoire à dormir débout »
En 2009 Pierre Henri Piron, agriculteur installé à Mouthiers-sur-Bohême en Charente, choisi de convertir 7 hectares de son exploitation à l’agriculture biologique. Pour cette installation, il perçoit alors des aides de la Direction départementale des territoires (DDT).
L’objectif de son projet était de miser sur des produits bio, des circuits courts ainsi que la vente en direct. Mais aujourd’hui, il ne semble pas avoir évolué « assez rapidement » aux yeux de la DDT. En effet, ses revenus issus de maraîchage et vergers étant inférieur au smic, la Direction départementale lui réclame une amende.
Dès lors, le producteur n’a pas manqué de fait part de son indignation face à cette « histoire à dormir debout » sur les réseaux sociaux : « J’en ai marre… j’ai juste envie de faire mon boulot, pas d’être un expert du droit et des réglementations ».
Remboursement des aides perçues
« Après cinq ans d’installation, il faut gagner l’équivalent d’un Smic, mais pas plus de trois ! Gagner assez, mais pas trop » explique Pierre-Henri Piron. En effet, l’homme ne se verse qu’entre 500 et 1000 euros chaque mois. De son côté la DDT lui réclame le remboursement de 30% des aides perçues lors de son installation, soit 5190€.
Selon la Chambre d’agriculture de la Charente, « deux situations similaires ont déjà été réglées après justification auprès de la DDT ».
« J’ai une énorme demande, le public est là. Mais ces gens-là se mobilisent sur des questions administratives, des procédures, plutôt que sur l’urgence agricole et écologique… » assure Mr Piron. S’il n’obtient pas gain de cause l’agriculteur devra payer cette somme avant la fin du mois d’avril.
Pour rappel, l’Etat a également annoncé la fin des aides au maintien dans le secteur du bio depuis 2018. Celles-ci étaient versées après les trois premières années d’activité afin de stabiliser les exploitations. Seule les aides à la « conversion » sont maintenues, accompagnées, comme l’indique ce cas, des contraintes fortes.
Crédit photo à la une : JENS WOLF / ZENTRALBILD / DPA / AFP

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