Une nouvelle analyse de l’Institut d’études géologiques des États-Unis met en évidence les dégâts du changement climatique sur les populations du Grand Nord, notamment l’ours polaire.
Une fonte des glaces croissante
Une nouvelle étude vient d’être publiée concernant les menaces qui pèsent sur les espèces du Grand Nord. En effet, le réchauffement climatique cause la fonte des glaces dans cette zone, et de plus en plus d’ours polaires, ainsi que d’autres espèces, sont amenés à mourir.
« Notre étude révèle que les ours polaires sont particulièrement dépendants des populations de phoques » indique l’auteur principal de l’étude, Antony Pagano, biologiste à l’Institut d’études géologiques des États-Unis. Cette étude, publiée jeudi 1er février dans le journal Science, a analysé neuf ours femelles dans la mer de Beaufort, au Nord de l’Alaska. Les résultats révèlent que les carnivores doivent manger « 60% de plus que l’on pensait précédemment ». Les ours polaires nécessitent donc 12 325 calories par jour afin d’être en bonne santé, or leur survie est menacée par un environnement en déclin.
En effet, la technique de chasse la plus efficace envers les phoques, reste pour l’ours de minimiser sa dépense énergétique en attendant, parfois plusieurs heures, qu’un phoque apparaisse par un trou au sein de la banquise. Lorsque celui-ci apparait, l’ours brise la glace et saisit sa proie. La fonte des glaces ne permet plus cette technique et pose donc un réel problème.
Selon l’étude, L’Arctique se voit affectée plus durement par le changement climatique que n’importe quelle autre région sur Terre, la surface de la banquise se réduisant de 14% par décennie. Les chiffres sont extrêmement alarmants et montrent qu’entre 1981 et 2010, la banquise s’est réduite de 1 994 000 km2.
Population en déclin et espèce classée « vulnérable »
Au printemps, la banquise fond de plus en plus tôt, forçant les ours à nager sur de longues distances et à puiser dans leurs réserves de graisse.
Les ours étudiés ont pu être suivis à l’aide de colliers GPS. Ceux-ci indiquent notamment qu’un des ours avait parcouru 250 kilomètres en quelques jours. D’autres données analysées ont permis de mettre en évidence que les spécimens avaient perdu 10% de leur masse corporelle en une dizaine de jour, mettant ainsi en évidence les problématiques posées.
Ces analyses prouvent que « le recul de la banquise et la rapide fonte des glaces a un effet plus important sur les populations d’ours que ce l’on pensait » explique Steven Amstrup, scientifique auprès de Polar Bears International. À ce jour, les estimations comptent 20 000 ours polaires dans 19 groupes de populations au nord des États-Unis, au Canada, au Groenland, en Norvège et en Russie.
Le nombre d’ours de la mer de Beaufort, a vu baissé sa population de 40% au cours des 10 dernières années, ce qui alarme les chercheurs quant à la survie globale de l’espèce. Par ailleurs, l’Union Internationale pour la conservation de la nature juge l’ours polaire « vulnérable » et appelle à une prise de conscience générale.

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