Le Ferme du Bec Hellouin rencontre depuis quelques années un succès phénoménal. Partie de rien et hissée en symbole de modèle de production paysanne, l’histoire de cette ferme retrace le chemin de deux passionnés de la permaculture qui ont réinventé leur métier.

Située au cœur de la Normandie, à deux pas de l’un des Plus Beaux Villages de France, la ferme du Bec Hellouin propose des produits biologiques de grande qualité. Leurs techniques de production sont réalisées dans un respect absolu de l’environnement, grâce à la permaculture. Comme l’explique Charles Hervé-Gruyer fondateur de la ferme avec sa femme Perrine : « Le principe de la permaculture est de prendre la nature comme modèle. Il s’agit plus d’un système conceptuel que d’une technique agricole au sens propre du terme. »

C’est en 2003 que Perrine et Charles Hervé-Gruyer, alors qu’ils n’avaient aucune expérience dans le domaine agricole, se sont lancés dans cette folle aventure. En moins de 10 ans, la ferme du Bec Hellouin est devenue un symbole d’agriculture. Tout le monde se rue pour comprendre et expérimenter leurs techniques de production qui respectent la terre sous toutes ses formes. Ainsi face à ce succès, de nombreuses formations ont été mises en place pour expliquer ce nouveau modèle d’agriculture. Le succès est immédiatement au rendez-vous : 800 personnes inscrites en seulement une journée. Comble de l’ironie, même des exploitants agriculteurs se sont inscrits pour apprendre et comprendre la permaculture.

Des records de productivité à faire pâlir la grande distribution

Zéro pesticide, zéro produit chimique, simplement des techniques naturelles. En effet, sans cet attirail de produits chimiques, la ferme de Bec Hellouin bat des records de productivité. Pour séduire un maximum de personnes à ces différentes techniques de production qui restent encore inconnues du grand public, les fondateurs de cette petite ferme ont fait venir une équipe de chercheurs de l’Inra. « L’objectif de ce travail a été de vérifier si l’on pouvait rémunérer correctement le travail sur de petites surfaces, grâce à une productivité élevée ». Au bout de quatre ans de recherche au sein de cette petite ferme, l’Inra en a conclut que la permaculture est une activité très rentable. « Sur 1 000 mètres carrés de terrain, les exploitants sont parvenus à produire l’équivalent de 55 000 euros de fruits et légumes avec une rentabilité comparable à celle de 1 hectare en agriculture conventionnelle, mais à moindre frais puisque rien n’est mécanisé. » Les revenus n’ont rien à envier aux autres formes de maraîchage. « Le revenu horaire varie de 5,40 à 9,50 euros pour une charge de travail hebdomadaire moyen de 43 heures », conclut l’Inra. L’étude montre que le revenu agricole net mensuel correspondant, de 900 à 1 570 euros, suivant le niveau d’investissement, « est plus élevé que les autres maraîchers bio ». Il atteint en moyenne 740 euros selon une étude du groupement régional des agriculteurs bio de Basse-Normandie.

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